Le décret de naturalisation de Blaise Compaoré a été publié à Abidjan au Journal officiel du 18 janvier 2016. L’ancien président burkinabè, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’État Thomas Sankara, devrait ainsi échapper à une éventuelle extradition vers son pays.
Comme nous l’avions annoncé dans le numéro 2874 de J.A. (publié le 7 février), Blaise Compaoré a obtenu la nationalité ivoirienne. Daté du 17 novembre 2014, soit un peu plus deux semaines après son exil à Abidjan, le décret numéro 2014-701 annonçant sa naturalisation a été publié au Journal officiel daté du 18 janvier 2016, une information reprise seulement mardi 23 février par les médias ivoiriens et burkinabè, provoquant des réactions diverses, entre indignation et résignation.
Un autre décret également daté du 17 novembre 2014 et publié dans le même Journal officiel annonce également la naturalisation de François Compaoré, le frère de l’ancien président burkinabè.
Désormais ivoirien, Blaise Compaoré, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara, ne sera sans doute jamais extradé. Une procédure qui paraissait cependant déjà bien improbable au regard des liens d’amitiés qui unissent Compaoré et Alassane Ouattara, le chef de l’État ivoirien.
Grincements de dents
Si l’importance d’une normalisation des relations entre les deux pays devrait s’imposer au plus haut niveau de l’État, la nouvelle fait tout de même grincer des dents à Ouagadougou, tant la soif de justice avait été l’un des moteurs de l’insurrection populaire d’octobre 2014 qui a conduit à la chute de Blaise Compaoré.
« En un mot comme en mille, c’est tout simplement lamentable. Il l’a fait pour échapper à la justice de son pays, parce qu’il sait que la Côte d’Ivoire n’extrade pas ses ressortissants. Mais ceci est terriblement honteux. Il jette l’opprobre sur lui-même et sur tous ceux qui sont liés à lui », a notamment déploré, sur RFI, Ismaël Diallo, coordonnateur du Front de renforcement de la citoyenneté.
JeuneAfrique.com