Informateur.info-Après avoir bombée la poitrine sous la pression de la rue, l’armée burkinabé qui s’est déployée à Ouagadougou depuis la nuit du lundi, n’a pas daigné aller plus loin qu’une présence stationnaire. Pourtant le chef d’Etat-major Pingrenoma Zagré qui n’a pas su empêcher ce coup d’Etat et à qui curieusement personne ne rappelle ce fait, avait même poussé le toupet de lancer un ultimatum au RSP. Véritable bluff, puisqu’à l’expiration de cet ultimatum prévu à 10 heures ce mardi 22 septembre 2015, le général de brigade Gilbert Diendéré indiquera que ses éléments restent dans leur position et sont prêts à combattre s’ils sont attaqués. «Nous avons effectivement depuis hier rencontré des responsables de l’unité militaire qui sont venus de l’intérieur du pays et qui ont souhaité que nous déposions les armes. Et nous leur avons fait savoir que notre logique consistait à attendre les résultats du sommet de la Cédéao et que donc cette revendication venait un peu en «déphasage» par rapport à ce qui était prévu. Il s’agissait tout simplement d’attendre que la Cédéao nous donne les directives que nous allions appliquer. Nous ne savons pas pourquoi les unités vont venir pour nous donner d’autres instructions», a déclaré Gilbert Diéndéré à RFI. Et de préciser : «Que ferait un militaire qui est attaqué ? Il n’y a pas d’autre solution que de se défendre ! ».Une déclaration qui a sidéré plus d’un responsable de l’armée qui en réalité ne souhaitent pas un affrontement militaire avec le RSP.
En réalité les colonnes militaires qui ont convergé sur Ouaga ont dû le faire sous la pression de la rue qui commençait à se demander si ces gens-là avaient un peu d’honneur. Fouetter dans leur orgueil, ils ont dû prendre cette décision de se déporter à Ouagadougou où ils se sont positionnés depuis la nuit sous les applaudissements de supporters. On ne peut pas, cependant, avoir parcouru des centaines de kilomètres avec l’objectif clairement affiché de désarmer le RSP et venir se tenir à mille lieux des positions de cette unité. Sur la question le Général Putschiste Diéndéré a été clair, il n’est pas question que l’armée reste à Ouagadougou. Mais l’armée au lieu de s’en aller à préférer librement lancer un ultimatum oubliant que le rapport de force est en faveur du RSP qui se trouve depuis le coup d’Etat dans une disposition de guerre.
Autrement dit, «Ces cabris morts du RSP», sont à la fois prêts pour la discussion comme pour la guerre. D’ailleurs comment l’armée aurait-elle pu désarmer par la force une unité d’élite en pleine capitale comme Ouagadougou sans une effusion de sang. Car une chose est d’avoir eu le courage de venir à Ouaga mais l’autre c’est d’aller libérer Kosyam. Les onze mille hommes de l’armée burkinabé ne sont, apparemment,pas prêts à affronter le RSP. Il fallait donc se trouver des arguments de bon sens pour garder son honneur : attendre le verdict de la cedeao. L’avantage de cette option c’est qu’on fait l’économie des morts.
Sir Alfred, Informateur.info