@Informateur.info- Journée de souvenir. Journée d’émotion. Devoir de mémoire. Le Rwanda commémore ce dimanche 07 avril 2019 à Kigali, le génocide Tutsi en présence d’un parterre de personnalités dont au moins une trentaine de chefs d’Etat et de Premiers ministres. Un quart de siècle après cette tragédie qui a fait entre 800.000 et 1.000.000 de morts en 1994, le Rwanda se remémore dans la douleur cette parenthèse de son histoire. Une commémoration marquée par le dépôt de gerbe au mémorial du génocide, la flamme du souvenir et plusieurs discours.
Des nombreux discours prononcés par les personnalités qui se sont relayées au pupitre, l’on retient une constance : l’unanimité sur l’échec de la communauté internationale. Pour le Premier ministre Belge, Charles Michel, «le génocide Rwandais est l’échec de la communauté internationale qui n’a pas pu l’empêcher». Et le président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faky Mahamat, d’annoncer la mise en place d’un cadre de réflexion à même de prévenir ce type de massacre à grande échelle.
Dans son discours, Paul Kagamé a rendu hommage à ceux qui ont fait ce qui était juste pour sauver le Rwanda. Il n’a pas manqué de déplorer l’inaction de pays plus puissants dans cette tragédie. «Ce qui s’est passé ici ne se reproduira jamais. C’est notre plus grand engagement. Nous voulons pardonner mais nous ne voulons pas oublier», a martelé le président Rwandais. Et de poursuivre : «Nous avons pu retisser les liens de notre société. Notre culture s’appuie sur une nouvelle solidarité. Le Rwanda est redevenu une famille. C’est pourquoi nous existons toujours après ce que nous avons traversé».
A ceux qui résignent à reconnaître leur responsabilité dans la tragédie rwandaise, Paul Kagamé les prévient que leur attitude n’empêchera pas un seul instant son pays d’avancer. «Nous ne réclamons rien. Mais à ceux qui cherchent à nous créer des problèmes nous disons que nous leur créerons de gros problèmes parce que les Rwandais ne sont plus prêts à revivre cette tragédie», a-t-il prévenu en substance.
Jean François Fall