Informateur.info-1er août 2018- Une conversation téléphonique entre des membres du mouvement «C’est le moment», porté sur les fonts baptismaux, il y a peu, laisse apparaître une divergence de vue sur le nouveau code électoral au sein de cette structure. En effet, l’enregistrement téléphonique qui circule sur Whats App depuis le mardi 31 juillet 2018 met en scène Moumouni Pograwa, leader dudit mouvement en Côte d’Ivoire et son allié du Burkina Faso, Marc Banogo, par ailleurs président de l’Alliance des Nouvelles Consciences (ANC). Les faits.
Dans l’appel téléphonique émis par Moumouni Pograwa, ce dernier tente de dissuader Marc Banogo qui aurait fait un post qui ne va pas dans le sens souhaité par lui de le retirer ou de refaire un autre écrit pour éclaircir sa position. «Ce que tu as écrit sème le doute dans l’esprit de beaucoup de membres. (…) si tu n’es pas en mesure de soutenir le code électoral c’est qu’il y a un problème. Je ne veux pas que ça soit public, cette affaire»,se plaint-il. Et d’être catégorique : «Si toi Marc Banogo tu ne soutiens pas ce code électoral, c’est que dans notre mouvement tu n’as pas ta place».
Aux injonctions du premier, la réponse du second a été aussi ferme et lucide. «En acceptant d’être le représentant résident du mouvement c’est le moment au Burkina Faso, j’ai pensé que le mouvement était fondé sur un certain nombre de valeurs et de principes qui sont la liberté d’expression et la liberté d’opinion, la solidarité et l’engagement» a introduit Marc Banogo. Avant de rappeler à son interlocuteur ceci : «Comme tu le sais, nous avons mené un combat de longue haleine pour l’admission du droit de vote de la diaspora. Mais en faisant cette lutte l’ANC n’attendait pas faire du vote des Burkinabè un vote formaliste». Et de préciser sa pensée : «En français terre à terre ça veut dire que l’ANC n’entendait pas faire voter 50 mille Burkinabè sur plus de 10 millions de Burkinabè à l’extérieur. Nous menons une lutte pour un vote massif des Burkinabè de l’étranger ; un vote qui prend en compte l’intérêt de l’écrasante majorité des Burkinabè résident hors du territoire burkinabè».
Le président de l’ANC s’est même permis un rappel que son interlocuteur ne semblait pas percevoir. «Je te rappelle que la CNIB n’est valable que dans l’espace Cedeao, elle ne l’est pas en Afrique orientale ni centrale, ni en Europe, ni en Asie, ni aux Etats-Unis. Je suis un homme de principe, j’ai pris l’engagement avec les camarades de mener cette lutte âpre (…)».
A l’occasion d’une conférence de presse que M. Pograwa Moumouni a animée, ce mercredi 1er août à Abidjan, ce dernier a confirmé à Informateur.info l’authenticité des enregistrements qui circulent.
A l’écoute des deux conversations, on note que les deux hommes ne sont pas sur la même longueur d’onde. L’un a le souci d’une plus large participation des Burkinabè de l’étranger au vote de 2020 et l’autre semble se satisfaire du nouveau code, rejoignant ainsi la majorité présidentielle. Qu’on en juge!
Dalima Dahoué