‘@Informateur.info- Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine est sur la sellette dans les salons feutrés des organismes financiers internationaux où ces grands décideurs ont les regards sur le patron du CPS. Le diplomate algérien Smaïl Chergui, en poste depuis octobre 2013, est visé selon diverses sources, par des soupçons de harcèlements sur les femmes de l’institution et des faits de corruption.
Agé de 63 ans, l’Ambassadeur Smaïl Chergui désigné à la tête du Commissariat à la Paix et à la sécurité de l’UA, le 12 octobre 2013, pour succéder à son compatriote Ramtane Lamamra, appelé à occuper les fonctions de ministre des Affaires étrangères, ne présente pas de garanties de probité, selon des notes confidentielles des institutions financières internationales dont l’Informateur.info a obtenu une copie.
Selon cette source, le premier mandat (octobre 2013-janvier 2017) du diplomate algérien a été marqué par ‘’l’échec de ses initiatives sécuritaires au sein de l’UA et la mise en place de ses réseaux personnels’’.
Malgré ‘’la très grande liberté de manœuvres sur les dossiers sécuritaires’’ à lui laisser par la présidente de la Commission de l’UA, la Sud-africaine Nkosazana Zuma, ‘’Smaïl Chergui n’arrive pas à défendre les positions algériennes au sein de l’UA, sur aucun des dossiers qui lui sont confiés’’, déplorent ces institutions financières.
‘’ Suite à la signature le 20 juin 2015 des «accords d’Alger» au Mali, obtenus au prix de l’investissement de Ramtane Lamamra et d’Abdelkader Messahel, ministre des Affaires africaines et maghrébines, Smaïl Chergui est incapable de transformer cet accord en réussite au sein de l’UA’’, poursuivent les rédacteurs de ces notes.
Qualifié de ‘’fonctionnaire vénal’’, Smaïl Sergui‘’ est soupçonné, également, à cette période d’avoir perçu, illégalement, d’importantes sommes d’argent et des diamants auprès des autorités de différents pays en crise auxquelles il garantit de défendre les intérêts dans son organisation’’, s’indignent les institutions financières qui citent, entre autres, les cas des pays comme la RD Congo, la République centrafricaine et de la Somalie.
Le Commissaire Chergui, à en croire les confidences des bailleurs de fonds, place son argent au Kenya, en France et en Russie ‘’où il a été ambassadeur et où il conserve plusieurs comptes bancaires’’, révèle-t-on. Pour ces institutions financières, ‘’ Chergui continue de profiter d’un système de corruption organisée au sein de l’UA en percevant des rétro-commissions de chacune de ses divisions (environ 20%) à chaque déplacement, sommes dont il fait, également, profiter les caciques du régime algérien’’.
Il lui, est reproché, également, ‘’ses pratiques de discrimination ostensibles à l’embauche et de harcèlement sexuel de ses personnels féminins’’, écartant de la division Paix et sécurité ‘’tous les fonctionnaires gênant’’ dont Salvator Nkeshimana, Elisabeth Chogue, Yvette Ngandu, Nacy Tolentino… A ce sujet un rapport d’enquête de High Level, établi que 30% de ces cas de harcèlement sexuel concerne Smaël Chergui.
En janvier 2018, rapportent les auteurs de ces notes, ‘’ une pétition interne à l’UA est signée par 37 femmes membres de la Commission de l’UA dénonçant des pratiques de discrimination vis-à-vis des fonctionnaires féminines. Cependant, suite à des pressions les trois victimes de harcèlement sexuel ont retiré leur plainte’’.
Geneviève Madina