@informateur.ci- Tidjane Thiam s’indigne du classement de la Côte d’Ivoire parmi les régimes autocratiques et insiste sur l’urgence d’une alternance démocratique. Il appelle à l’union de l’opposition pour un changement pacifique en 2025.
Le président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Tidjane Thiam, a livré une analyse sans détour de la situation politique actuelle en Côte d’Ivoire. Lors d’une récente déclaration, il a souligné l’unité retrouvée de l’opposition face au pouvoir en place, pointant une urgence démocratique cruciale. « L’opposition est désormais unie », affirme Thiam. Il décrit deux grandes coalitions : le Front Commun formé notamment par le PPA-CI et le PDCI-RDA, et CAP-Côte d’Ivoire qui rassemble le PDCI-RDA, le COGEP, le FPI, le MGC de Simone Gbagbo, et d’autres formations politiques.
Selon lui, cet élan collectif traduit « la gravité de la situation » et l’urgence d’un « changement de régime » via une alternance démocratique et pacifique. Tidjane Thiam s’inquiète profondément de la dégradation des libertés dans le pays, qu’il oppose aux progrès réalisés par certains voisins. Il cite le classement mondial du groupe EDN sur la démocratie : « Le Ghana est 50e, le Sénégal 69e, le Libéria 78e, tous considérés comme des démocraties. La Côte d’Ivoire, elle, est reléguée parmi les autocraties. »
Pour lui, cette situation est symptomatique d’un usage stratégique de la justice pour marginaliser les opposants. « Est-ce que cela ne vous semble pas familier ? », interroge-t-il, en référence aux dernières années marquées par des tensions et des arrestations ciblées.
Il déplore également que la Côte d’Ivoire figure au troisième rang des pays demandant l’asile en France. « C’est une honte. On nous vante un paradis, mais peu de gens cherchent à fuir un véritable paradis », ironise-t-il, en appelant à une gouvernance plus ambitieuse, à la hauteur des ressources du pays.
En prévision de l’échéance électorale de 2025, Tidjane Thiam plaide pour une transition pacifique, refusant toute forme de violence. Il appelle à « prévenir plutôt que guérir » et souhaite que cette période soit celle d’une « crise de croissance » menant à une démocratie véritable.
Son vœu : une Côte d’Ivoire apaisée, respectueuse des droits fondamentaux, où les forces de l’ordre agissent avec professionnalisme et dignité. « Que Dieu nous garde d’un retour aux tragédies passées », conclut-il, en référence aux douloureux souvenirs de la crise post-électorale de 2010-2011.
Yannick KOBO













