La Cour suprême du Sénégal a confirmé ce jeudi la condamnation de Karim Wade à six ans de prison pour enrichissement illicite, après avoir rejeté ses pourvois en cassation. En mars, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) l’avait condamné à six ans de prison et plus de 210 millions d’euros d’amende.
La Cour suprême « rejette les pourvois de Karim Wade contre l’arrêt du 23 mars » prononcé par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, a annoncé le président de l’audience, Abdourahmane Diouf. L’ancien ministre et fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade avait alors été condamné à six ans de prison ferme et plus de 210 millions d’euros d’amende.
Karim Wade était accusé d’avoir acquis illégalement 178 millions d’euros par le biais de montages financiers lorsqu’il était conseiller puis ministre de son père. Selon l’accusation, son patrimoine comprend des sociétés au Sénégal et à l’étranger, des comptes bancaires, des propriétés immobilières et des voitures.
Pour casser le verdict du 23 mars, sa défense avait notamment mis en cause « l’impartialité » de la Crei, sa « composition irrégulière » et fait valoir « le privilège de juridiction » de Karim Wade en raison de sa qualité d’ancien ministre. Des arguments que la Cour suprême a jugés « non fondés ».
L’arrêt de ce jeudi a été rendu en l’absence de Karim Wade et de ses avocats qui avaient boycotté l’audience ouverte le 6 août pour l’examen de leurs pourvois en annulation. Ils entendaient ainsi protester contre « la violation de leurs droits ».
Colère de la défense
Dans ses rangs, c’est la déception et l’indignation. Mais les avocats de Karim Wade ne comptent pas s’arrêter là. « Nous continuerons à la fois au plan national, au plan international, assure Maître Amadou Sall. Au moment où je vous parle, des instances sont en cours au niveau des instances internationales et nous sommes persuadés que le gouvernement du Sénégal qui aime être une tête à claques recevra encore des claques. »
Du côté des parties civiles, la décision de la Cour suprême marque la fin d’un combat de longue haleine. « C’est un soulagement qu’enfin la justice s’arrête après ce long parcours du combattant parce que la défense a essayé de mettre des bâtons dans les roues, a craché sur la justice sénégalaise, etc, rappelle Maître Yérim Thiam, avocat de l’Etat sénégalais. Au bout du compte, c’est une très, très grande satisfaction de voir que la justice est rendue et que par conséquent il devra payer pour les délits qu’il a commis. »
Karim Wade, actuellement détenu dans la prison de Rebeuss, est donc maintenu en détention, théoriquement pour encore quatre ans.
RFI