Informateur.info-La révolte entamée la semaine dernière par les 8400 forces républicaines ivoiriennes touche désormais la capitale abidjanaise. Depuis le dimanche 14 mai 2017, des tirs répétés ont été entendus dans plusieurs communes dont Cocody, Adjamé, Plateau et Yopougon. Cette situation a entravé la bonne marche des activités ce lundi 15 mai. La ville d’Abidjan est dans le calme total et la population est terrée chez elle.
A Yopougon, la commune la plus grande et la plus peuplée d’Abidjan, la circulation routière est ralentie. Dans le quartier de Gesco, ce corridor très fréquenté habituellement est fermé et l’autoroute du nord est vide. Aussi, le renforcement des contrôles retarde la livraison des marchandises dans la capitale. Une file de camions est bloquée au corridor. Non loin de là, la zone industrielle de Yopougon est paralysée. Les usines ont libéré les travailleurs par mesure de sécurité. Ceux-ci, par manque de véhicules sont nombreux à rentrer à pied sur les tronçons de la zone. Cap sur le centre ville de cette commune à Siporex où le constat est le même. Les commerces et magasins sont fermés, les taxis communaux et les ‘’gbakas’’ se comptent du bout des doigts. La gare UTB toujours bondée de monde est vide. Entre les cars stationnés et la rareté des véhicules, un silence de cimetière règne sur la commune de la joie et de la vie.
L’accalmie règne également du côté d’Adjamé, du Plateau et de Cocody. Les élèves, étudiants, commerçants et fonctionnaires sont pressés de rentrer chez eux dès le retentissement des tirs ce matin. Les mutins sont descendus dans ces trois communes pour crier leur mécontentement. Au rond point de liberté, les hommes en armes en provenance des camps militaires du Plateau et en direction de la caserne d’Agban, ont dispersé les foules en tirant en l’air à intyervalles réguliers. Les rues sont vides et les commerces fermés. A Cocody, les mesures sécuritaires à la maison de la télévision ivoirienne, RTI ont été renforcées. Un contingent de l’armée a été dépêché sur les lieux pour assurer la sécurité des biens et des personnes.
Cette nouvelle grève armée fait suite à la déclaration de renonciation à toute revendication financière faite sur les antennes de la RTI le jeudi 11 mai dernier par certains représentants des mutins. Le mouvement des 8400 soldats en désaccord avec cette annonce réclame toujours le paiement de leurs primes par l’Etat de Côte d’Ivoire. Depuis, les secteurs des transports, de l’industrie, de l’éducation et de la fonction publique sont paralysés. Sachant que les deux premiers secteurs pré-cités sont des leviers important de l’économie ivoirienne puisqu’ils rapportent des milliards aux caisses de l’Etat, quelles seront les conséquences de cette journée perdue ? D’autant plus que la liste des villes sous contrôle des mutins ne cesse de s’agrandir. En effet, après Bouaké, Daloa, Korhogo, Man, Guiglo, Bouaflé et Yamoussokro, les villes d’Abidjan et de San Pédro s’ajoutent à la liste.
Marthe DOUA