‘@Informateur.info- Plusieurs milliers de militants de l’opposition politique ivoirienne ont pris d’assaut, samedi, le stade Félix Houphouët-Boigny à l’invitation de leurs leaders qui ont délivré des messages forts pour contester la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle pour un troisième mandat.
Ils étaient tous là. En première ligne, autour de l’ex-chef d’État, Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda. Mmes Simone Ehivet Gbagbo (Fpi), Boni Claverie (Urd), MM.Mabri Toikeusse (Udpci), Affi N’guessan (Fpi), Patrice Saraka (Cojep), Mamadou Koulibaly (Lider), Marcel Amon Tanoh, des responsables d’organisations la société civile.., chacun avec son style, a pu haranguer les nombreux militants qui ont bravé la peur et la terreur du pouvoir pour ce grand rassemblement qui constitue le point de départ du « front uni contre la candidature » d’Alassane Ouattara.
Ainsi, pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, Marcel Amon Tanoh, ex-directeur de Cabinet du président Alassane Ouattara, candidat recalé à l’élection présidentielle, son ex-patron « n’est pas un homme de parole ». « Je sais qui ne tient pas ses engagements », a-t-il déclaré, enchaînant que « le temps de parler viendra ».
« Pour l’instant, nous sommes venus ici pour dire un seul mot à Alassane Ouattara. Nous sommes là pour lui dire que son 3eme mandat est anticonstitutionnel et il a peur de la Côte d’Ivoire que nous représentons. N’ayez plus peur. Nous sommes prêts à mourir pour notre pays. Nous en avons marre. Dites lui de libérer notre pays et de nous le rendre. Car aucun Ivoirien ne peut faire à son frère ce que Alassane Ouattara nous fait « , a tonné l’ancien chef de la diplomatie ivoirienne. Le ton est ainsi donné pour dénoncer les « abus, les violations des droits…. » du régime.
Et Mamadou Koulibaly de poursuivre que « la division est l’art d’Alassane Ouattara. Mais un peuple uni, jamais ne sera vaincu », prévient-il après un « historique de l’entrée sur la scène politique ivoirienne en 1990 », du Président Alassane Ouattara. Pour sa part, Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire exécutif du Pdci-Rda, a relevé « la mobilisation exemplaire du peuple ivoirien dans sa marche inexorable en vue de la défense et du renforcement de la liberté et la démocratie sur la terre de nos ancêtres ».
Ce qui a fait dire à Pascal Affi N’guessan, président statutaire du FPI que « nous sommes tous là parce qu’Alassane Ouattara a dépassé les bornes. Il a dépassé les bornes du mensonge, il a dépassé les bornes de la division, il a dépassé les bornes de la manipulation des Institutions, les bornes de la violation des droits de l’homme et des textes fondamentaux. Il a dépassé les bornes de l’ingratitude. C’est pourquoi nous sommes rassemblés aujourd’hui », a justifié M. Affi appelant à se rassembler pour « reconstruire » ce que Alassane Ouattara a « détruit ». Et la présidente de l’Urd, Danièle Boni Claverie d’approuver que « le peuple est debout et a décidé de se faire entendre », car, « nous ne laisserons personne détruire notre pays qui est l’avenir de nos enfants », a enfoncé Mabri Toikeusse, président de l’Udpci.
C’est pour toutes ces « dérives » que « nous disons Non au 3è mandat de Ouattara » pour le quel le Maire du Plateau, Ohouo Jacques, le secrétaire général du Cojep, Patrice Saraka et les autres intervenants ont exhorté « les Ivoiriens à tout mettre en œuvre pour empêcher une troisième mandature de chef de l’Etat en respectant le mot d’ordre de désobéissance civile ».
« En mouvement pour une désobéissance civile réussie pour une Côte d’Ivoire totalement libérée », peut, alors, ordonner le Président Henri Konan Bédié, félicitant les Ivoiriens d’avoir répondu « massivement à notre appel à ce meeting consacré à la désobéissance civile pacifique lancée par l’opposition pour faire face à la haute trahison du sieur ADO, au parjure du Conseil Constitutionnel et à l’inféodation de la Commission électorale ».
Pour l’ancien chef de l’État (1993-1999), grâce à la détermination des militants de l’opposition qui constitue « la majorité « , « la dictature du RHDP unifié sera vaincue dans quelques jours ou quelques semaines ».
Cependant, « face à la menace d’agressions perceptibles des tenants du pouvoir RHDP unifié contre les personnalités de l’opposition ivoirienne et l’incapacité de la CEI d’organiser un scrutin présidentiel juste, crédible et transparent, je demande, ici solennellement, au Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Antonio Guteres de se saisir du dossier ivoirien pour la mise en place d’un organe électoral, véritablement indépendant et crédible, avant l’élection présidentielle prévue le 31 Octobre 2020 », a conclu M. Bédié.
Charlène ADJOVI