Investigateur.net- Le phénomène des coupeurs de route a la peau dure. En dépit de la réorganisation et de la puissance de feu de l’armée ivoirienne, de redoutables gangsters continuent de sévir impunément sur certaines routes en Côte d’Ivoire. Nous avons été interpellés par le cas de l’axe Ferké-Ouangolo. Reportage.
Ce samedi 09 Janvier 2016, en partance pour Ouagadougou par la route, nous venons d’arriver à Ferkessédougou. Il est 17 heures. Et au moment où nous décidons après une brève halte, de reprendre la route pour Ouangolodougou située à 45 km, des hommes de bonne volonté nous déconseillent de continuer. Raison évoquée : les coupeurs de route qui sévissent encore sur ce tronçon. Nous faisons alors comme la plupart de ceux (en majorité des cars de transport en commun) qui ont eu le malheur de débarquer à Ferké entre 17 heures et 20 heures. Nous attendons sagement qu’une escorte de la gendarmerie se mette en tête pour conduire le convoi formé par les véhicules en attente de rallier Ouangolodougou ; mais que la peur des coupeurs de route a contraint à une escale forcée à l’étape de Ferké. La semaine d’avant, ce sont deux braquages qui ont été enregistrés sur l’axe, faisant un blessé par balle. Selon des témoignages, il y aurait au moins un cas d’attaque par semaine. Et ces attaques interviendraient après 17 heures quand les forces de sécurité postés sur l’axe le jour, se retire. Continuer donc malgré les interpellations aurait été suicidaire.
- Des cas de braquages signalés chaque semaine
C’est une situation qui exaspère de nombreux automobilistes qui ne cachent pas leur impatience et leur dépit face à ce coup du sort. «Je ne comprends pas pourquoi les coupeurs de route continuent de faire la loi ici, alors qu’ailleurs ils ont baissé pavillon. Comment peut-on expliquer ça. C’est clair que cela est dû à un manque de volonté politique. Parce que ce ne sont pas les moyens et les hommes qui manquent», s’offusque Karamoko Lamine, qui se rendait à Ouangolo. L’idée de devoir attendre plus de deux heures pour atteindre Ouangolo d’où il ne trouve plus qu’à 45 km est insupportable. A l’évidence, il a exprimé un sentiment que partagent les autres usagers.
En attendant le départ du convoi, nous nous permettons quelques moments de détente. A 20 heures, les klaxons de l’escorte de la gendarmerie annoncent l’imminence du départ tant attendu. On assiste à un branle-bas parmi les prétendants au départ. Il ne fallait surtout pas manquer cette ultime occasion de rallier Ouangolo cette nuit. Après que le convoi se soit constitué, le véhicule prend la tête mais à une vive allure qui surpris plus d’un. Puisqu’au lieu de rester bien en vue afin d’inspirer confiance aux automobilistes, l’escorte filait à tombeau ouvert comme s’il avait le diable aux trousses. Lire la suite sur Investigateur.net