@informateur- En Côte d’Ivoire, les élèves d’Abengourou dans la région de l’Indénié-Djuablin ont bloqué les cours le jeudi 21 novembre 2024, pour réclamer leurs notes qui sont retenues par les enseignants, dans la foulée des 3 jours d’arrêt de cours décrétés conformément au mot d’ordre de grève de l’Intersyndicale du Ministère de l’Education nationale (MENA). Si bien que l’école a été paralysée dans la capitale de l’Indénié-Djuablin ce jour-là. Le mouvement d’humeur des élèves d’Abengourou intervient après la colère de ceux d’Arrah qui avaient eux-aussi arrêté les cours quelques jours auparavant, pour réclamer leurs notes retenues.
Faut-il le dire, la paralysie de l’école au fur et à mesure par les élèves dans de grandes villes ivoiriennes pour réclamer leurs notes est la conséquence de la décision des autorités compétentes d’user, non du dialogue et de la négociation, mais de la force et de représailles disproportionnées face aux enseignants en grève. En effet, après les trois jours de débrayage de l’intersyndicale du MENA, la chicotte de la tutelle ne s’est pas fait attendre. Des enseignants ont fait l’objet de ponction systématique ou de suspension pure et simple de leurs salaires.
Selon le Porte- parole du gouvernement ivoirien, les ponctions et suspensions de salaire ne concernaient que les signataires du mot d’ordre de grève. Mais force est de noter que des militants de base de la Direction Régionale de l’Éducation Nationale (DRENA) de Ferkessédougou au Nord du pays, par exemple, ont constaté avec stupeur la suspension de leurs soldes. Ceux de la Coordination des Enseignants du Premier et du Second degré de Côte d’Ivoire (Ces-ci), au nombre de cinq (5), ont bénéficié de la solidarité agissante de la part de leur syndicat.
On sait qu’outre les trois 3 jours d’arrêt de cours décrétés par les enseignants en grève, la rétention des notes courait toujours. Mais loin de chercher à engager des pourparlers avec les enseignants pour calmer les esprits, le MENA, par le truchement de sa Direction des ressources humaines, semble procéder à des mutations-sanctions d’enseignants qui jettent de l’huile sur le feu.
Selon les sources syndicales, quatre (4) enseignants du Lycée d’Excellence Allassane Ouattara de Grand-Bassam ont été visés par une mutation, non pas en lien avec la grève, mais pour avoir réclamé un rythme d’évaluation approprié dans les lycées et collèges en Côte d’Ivoire. Un autre enseignant au Lycée d’Angré a été sanctionné par une étrange mutation pour avoir dénoncé les conditions pénibles de travail dans ce prestigieux établissement scolaire.
Mais les enseignants n’entendent pas se laisser intimider par les mesures punitives du MENA. En dépit des ponctions et suspensions de salaires, ils restent mobilisés pour obtenir la satisfaction de leurs revendications. Il est sans doute temps que les autorités compétentes acceptent de mettre balle à terre, pour engager des discussions avec les syndicats, afin de ramener la sérénité à l’école, à la veille de l’année 2025.
DL/informateur.ci