@informateur- Dans son discours à la Nation à la veille de la célébration du 64e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, laquelle célébration a lieu à Grand-Bassam ce mercredi 7 août 2024, le président de la République Alassane Ouattara a, entre autres sujets d’actualité, évoqué la situation des impactés du 4e pont à Adjamé Village, qui ont subi un déguerpissement musclé et tragique, mené par les services du District autonome d’Abidjan le 25 juillet 2024. « Dans notre marche vers le développement, les décisions parfois difficiles que nous avons à prendre peuvent provoquer des incompréhensions ou même de la colère. Notre devoir est de rester attentif à vos préoccupations et de travailler à minimiser les conséquences des exigences du développement d’un pays moderne sur les populations impactées. J’ai instruit le Gouvernement à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires pour accélérer et finaliser l’indemnisation des familles concernées par les libérations des emprises dans le cadre des travaux des voies d’accès au 4e Pont, conformément à nos pratiques dans le cadre de la mise en œuvre des projets de développement. La solidarité de l’État doit se manifester dans le respect de la loi et des droits de chaque personne effectivement concernée », a dit le Chef de l’État à ce sujet.
S’il comprend les incompréhensions et la colère provoquées par cette opération de déguerpissement, il fait d’une certaine façon assumer les actes du Gouverneur du District, Cissé Bacongo, par le gouvernement. Non sans cependant appeler celui-ci au respect des droits de l’Homme lors des opérations menées par ses services, lesquelles opérations s’apparentent trop souvent à des exécutions forcées ou d’office, sans sommation. Faut-il le rappeler, certes la zone qui a fait l’objet de ce déguerpissement se trouve sur le tracé d’une artère d’un kilomètre qui doit passer par l’Avenue Reboul qui se trouve être la voie principale d’Adjamé Village. Mais il n’y a pas eu de communication préalable à la chefferie et à la population du village, à en croire les jeunes et la notabilité. Malheureusement, comme à son habitude, le District d’Abidjan a usé de la politique du bulldozer, »sans sommation! », se sont indignées les populations impactées. Aussi, dans la matinée du 25 juillet 2024, cette opération de déguerpissement à Adjamé Village dans le cadre de la libération des emprises du 4e pont d’Abidjan a-t-elle dégénéré en échauffourées entre les habitants et les agents du district autonome d’Abidjan, appuyés par les forces de l’ordre. Le spectacle fut triste et hélas tragique. Démolitions de maisons à la pelleteuse, tirs de grenades lacrymogènes, affrontements dans les rues, dans ce village ébrié traditionnel de la commune d’Adjamé qui ressemblait, ce jour-là, à un champ de bataille napoléonien.
Les riverains furieux ayant réagi, face aux forces de l’ordre, par des jets de pierres et des barricades avec incendie. Les échauffourées se sont soldées par le triste bilan de deux (2) morts, des blessés et des dégâts matériels importants. Un bilan confirmé par la chefferie du village. Il faut espérer que des discussions soient menées entre les différentes parties pour minimiser les impacts des travaux sur les populations et hâter l’indemnisation des impactés du 4e pont, conformément à la promesse du Chef de l’État.
DL/informateur.ci