Abidjan – Les pluies diluviennes qui se sont abattues en juin sur la Côte d’Ivoire ont tué au moins 16 personnes à Abidjan, dont six dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-on appris auprès de la protection civile ivoirienne.
Les six dernières victimes sont mortes à Attécoubé et Adjamé, deux communes pauvres d’Abidjan, respectivement dans un glissement de terrain et dans la chute d’un mur, a indiqué dimanche à l’AFP le général Fiacre Kili, qui dirige l’Office national de la protection civile.Au moins dix autres personnes avaient péri depuis le début du mois du fait des intempéries, a-t-il ajouté.
Vendredi, un encadrant des pompiers d’Abidjan avait fait état de 15 individus décédés entre le 7 et le 18 juin « suite aux fortes pluies ». »Les corps sans vie ont été retrouvés dans différents quartiers d’Abidjan, dans des caniveaux, flottant sur la lagune ou dans des flaques d’eaux », avait raconté ce pompier, interrogé par l’AFP.
De son côté, Fraternité-matin, le quotidien d’Etat, faisait état, dans son édition de vendredi, de 10 morts. Les victimes sont essentiellement des habitants de quartiers précaires, pauvres en infrastructures et situés dans des zones inondables de la capital économique ivoirienne.
Ces zones à risque appelées « bas-fonds » sont exposées aux catastrophes, notamment les inondations pendant la grande saison pluvieuse qui dure de juin à août. Les pluies causent quasiment chaque année des pertes humaines à Abidjan. En juin 2009, 21 personnes y avaient péri, contre sept en 2008 et 11 en 2011. En 2014, les fortes pluies avaient fait en juin et juillet 39 tués.
Pour éviter de nouveaux glissements de terrains mortels, le gouvernement a lancé en août 2014 une campagne, très impopulaire, de destruction des quartiers précaires d’Abidjan, où s’entassaient des dizaines de milliers de personnes, pauvres ou issues de la classe moyenne. »Ce n’est pas faute d’avoir pris des dispositions. De nombreux endroits ont été +déguerpis+ à l’approche des pluies. Le maximum a été fait », a commenté le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné. « Malheureusement, comme partout, de telles intempéries peuvent causer mort d’homme. » A Abidjan, des bidonvilles côtoient par endroits des gratte-ciel, illustration d’une crise du logement à l’origine de ces drames récurrents.
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