@informateur- Le 5è congrès du FPI qui s’est tenu, les 8 et 9 novembre 2024, à Yamoussoukro, a porté au grand jour les divisions qui minent la cohésion au sein de ce parti où de plus en plus de voix s’élèvent pour contester le leadership d’Affi N’Guessan, président de cette formation.
Annoncé comme un moment de retrouvailles et de célébration de l’unité au sein du FPI, le 5è congrès ordinaire de ce parti organisé, les 8 et 9 novembre 2024, à Yamoussoukro, aura été un bide. Un désaveu de la posture du président de cette formation, Affi N’Guessan, qui semble se comporter comme un autocrate, un Timonier, qui n’écoute plus que sa propre voix et fait fi des avis contraires, se croyant infaillible. La pire des contradictions pour un homme qui s’est pendant longtemps présenté comme un démocrate. Ainsi, ce congrès est venu étaler à la face du monde les divergences qui traversent le FPI, livrant ce parti à tous les vents. Ainsi, les 7000 congressistes attendus par le Comité d’organisation n’ont pas daigné effectuer le déplacement de la capitale politique qui n’a enregistré, au final, que la présence de quelques milliers de participants. Puisque la salle de 2500 retenue pour l’événement n’était pleine qu’aux 3/4
Il faut bien le reconnaître, en matière de mobilisation, ce congrès était bien loin du déferlement des 15000 personnes au 6è congrès extraordinaire, du 13 novembre 2021, organisé par l’ex-secrétaire général, Issiaka Sangaré. Mais, comment s’en étonner ? Jamais, depuis sa création, un congrès du FPI n’aura été truffé d’aussi graves irrégularités et marqué du sceau de la ‘’non consensualité’’ des courants de pensée (le président du congrès limogé, à la dernière minute, suspension du candidat porté par un important courant idéologique, listing électoral douteux, etc.). Ainsi, la plupart des militants, surtout ceux du courant « Démocratie et valeurs » ont dû briller par leur absence. On peut donc parler de cuisant échec. Une belle gifle pour Affi qui récolte ainsi les fruits de son autisme, de son infatuité et de sa suffisance. Des travers qui l’ont conduit à rompre, de manière unilatérale, le partenariat avec le RHDP scellé plus d’un an plus tôt. C’était le 02 mai 2023. ‘’Nous notons tous que les plaies ne sont pas toutes cicatrisées, parce que nous n’avons pas su aller au bout d’un processus de réconciliation sincère’’, déclarait Affi N’Guessan, suite à la signature de ce partenariat.
- La réconciliation impose de pardonner
Selon lui, ‘’la réconciliation impose de pardonner pour surmonter les déchirures et les drames du passé’’, ajoutant que ‘’quoi qu’il soit arrivé par le passé, l’exigence d’un avenir commun doit l’emporter sur le désir de vengeance’’. Et pourtant, de nombreux cadres de son parti avaient dénoncé cette initiative, estimant que le FPI et le RHDP avaient si peu d’atomes crochus qu’il était illusoire sinon irréaliste de vouloir signer un partenariat avec le parti présidentiel. Mais, Affi n’en avait cure. Il a donc fini par imposer sa vision. Mais, voilà que quelques mois plus tard, le même prend la décision, au terme d’un Comité central qui n’a pas vraiment eu voix au chapitre, de rompre cet accord.
Comme il fallait s’y attendre, beaucoup de cadres FPI, notamment Issiaka Sangaré, l’ex-Sg, Pr Dago Godé Pierre, Diabaté Beh, Koné Seydou, ont opposé une fin de non-recevoir à la rupture du partenariat avec la coalition au pouvoir. Ils jugent ‘’inacceptable cette rupture avec le RHDP et rejettent la déclaration du président du parti, Pascal Affi N’Guessan qu’ils estiment « sans objet ».
- Affi convoque des raisons plus avouables…
Affi convoque certes des raisons plus avouables pour justifier la rupture, mais personne n’est dupe : il ne digère pas d’avoir perdu la présidence de sa région, le Moronou. Comme l’a reconnu Arthur Banga, historien et chroniqueur télé. ‘’Qu’Affi cesse de pleurnicher. Incohérent et sans ligne, il n’a plus de fief. Si Mabri a été rappelé par le président Ouattara, c’est parce qu’il a démontré sa force dans le Tonkpi. Affi a été laminé aux Législatives puis battu aux locales dans le Moronou. Il n’a plus rien pour le chantage’’, a-t-il raillé. Tout est dit.
Au final, il faut espérer que le président du FPI, qui ne peut plus continuer à nier l’évidence, se résolve à réunir, dans un avenir proche, les conditions de l’organisation consensuelle d’un congrès véritable, susceptible de réconcilier le FPI avec ‘’la démocratie et les valeurs’’ qui fondent ce parti et ont fait sa force. Aux fins de sortir le parti de la spirale de la gestion opaque et des divisions byzantines. Autrement, le vide pourrait davantage se faire autour du grand Timonier, Affi, imperméable à toute critique.
OM/Informateur.ci