@informateur- Les lampions se sont éteints sur la mission de vérification du comité de vérification de données mise en place par le Ministère d’État, Ministère de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières dans le cadre de la mise en place de l’interprofession café cacao.
C’est ce moment choisi par la Centrale Agricole et la Ligue ivoirienne des Organisations Professionnelles Agricoles, pour leur présence constante auprès des producteurs ces deux dernières années pour apporter leur soutien au comité et porter à sa connaissance les préoccupations des producteurs en cette période particulièrement attendue par les producteurs de café cacao.
En effet, il faut noter que dès son accession à la magistrature suprême dans des conditions économiques difficiles, le Chef de l’État, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara a accordé une grande importance à l’agriculture en tenant un discours d’orientation des secteurs agricoles. Cela s’est soldé par l’ordonnance 2011 – 473 du 21 décembre. Portant réforme des filières agricoles. Cette réforme, inspirée par son discours programme, visait plusieurs objectifs notamment la mise en place des Interprofessions fortes et assises sur des organisations de producteurs crédibles dans tous les secteurs de production.
En application de cette ordonnance de 2011 et de l’arrêté interministériel N° 294 du 20 Aout 2013 fixant les conditions de création, de reconnaissance et les modalités de fonctionnement des OIA, le gouvernement va donc effectivement entreprendre la reforme de tous les secteurs. A ce jour, ce sont treize filières agricoles qui fonctionnent au rythme des interprofessions avec leurs décrets de reconnaissance telle que prévue par l’ordonnance. En ce qui concerne la filière café cacao, les contraintes majeures de recensement des producteurs et d’assainissement de l’environnement des organisations agricoles et sociétés coopératives ont ralenti la mise en œuvre de cet important outil de développement économique et social
Grâce au travail remarquable du Directeur Général du Conseil Café Cacao et de son équipe l’identification des producteurs et l’assainissement de l’environnement des Organisations professionnelles agricoles et des sociétés coopératives est quasiment une réalité. Tenant compte de cette évidence, le Ministère d’Etat, Ministère de l’agriculture, du développement rural et des productions vivrières a décidé de traduire en acte concret la vision de Monsieur le Président de la République dans l’intérêt supérieur des producteurs de café cacao.
Assurant donc la tutelle, un comité technique chargé de la mise en place de l’OIA café cacao composé du Cabinet JADEXPERTICSE et des spécialistes du Conseil Café Cacao a été mis en place par le Ministère. Du 06 au 22 mai 2024, ce comité a effectué dans les treize délégations, des missions de vérifications de données auprès des associations les plus représentatives des intérêts des producteurs. Dans l’ensemble, cette mission de vérification de données a eu lieu dans une ambiance de convivialité et a permis au comité de se rendre compte de la représentativité des organisations des producteurs.
C’est pourquoi, à ce stade 1 du processus de mise en œuvre de l’interprofession café cacao, il est bon de féliciter le comité de vérification qui a fait montre d’un professionnalisme pointilleux, d’une réactivité adaptée et d’une disponibilité appréciable tout au long de cette mission unanimement appréciée par les organisations visitées tant au niveau de leurs délégations régionales qu’à leur siège social.
Cependant, nous : la Ligue Ivoirienne des Organisations Professionnelles Agricoles, LIDOPA, la Centrale Agricole invitons le Ministère d’Etat Ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières à créer les conditions de mise en place d’une interprofession consensuelle, juste et transparente par la création d’un cadre de concertation de prise en compte des aspirations des producteurs à travers leurs organisations représentatives.
De récente mémoire, les producteurs se souviennent encore et toujours que la réforme de 2011 avec ses belles projections continue d’être diversement appréciée parce que depuis cette date jusqu’à nos jours, les représentations des producteurs estiment qu’ils ont été tenues loin des instances de gestion et de décision de la filière café cacao. Cette posture a souvent donné lieu à de graves divergences entre le régulateur et certaines organisations associatives et syndicales dans la gestion de la filière. Le cas de l’assistance apportée par le gouvernement et certains partenaires au développement d’un montant de 17 milliards aux producteurs dans le cas du COVID 19 est encore très récent dans nos mémoires collectives.
De toute évidence, dans le cadre de la mise en œuvre de l’interprofession d’un secteur aussi sensible comme celui du Café Cacao, Il faut donc éviter la pensée unique cela donnera l’impression de vouloir décider à la place des producteurs de café-cacao. La position de la Ligue ivoirienne des organisations professionnelles agricoles et de la Centrale Agricole, inspirée par les producteurs de café cacao de nos zones de production est bien claire et connue : celle d’apporter leur total soutien au comité technique en charge de la mise en œuvre de l’interprofession.
Seulement, dans ce cas particulier du processus de mise en œuvre de l’interprofession café cacao longtemps attendue avec grande impatience par les paysans , il faut lui donner les chances d’un véritable organe de gestion participative de la filière à travers la prise en compte des suggestions et propositions des organisations professionnelles connue et identifiées par le régulateur comme étant représentatives des producteurs
De très bons projets ont connu malheureusement des échecs retentissants purement et simplement parce que les principaux acteurs n’ont pas été consultés et pleinement associés dans leur phase de mise en œuvre. La tendance à vouloir décider à la place des producteurs est un schéma inopérant parce que source de frustrations de tous genres et pourrait renfermer les germes inutiles de probables incompréhensions entre le régulateur et les organisations.
La position commune des deux organisations de référence de la filière café cacao résolument engagées pour le bien-être économique et social du producteur est loin d’être une injonction mais une aspiration des producteurs de café cacao qu’elles voudraient porter à la connaissance des autorités compétentes en charge de la plus importance filière agricole de notre pays et poumon de l’économie nationale. Pour la Ligue Ivoirienne des organisations.
Pour la Centrale Syndicale Agricole
Seydou Kiebré
Pour la Ligue Ivoirienne des organisations
Kouassi Yamien jean Michael Armand