Né en 1949 à Nabigtinga dans la province de Ganzourgou, Alexis Kaboré est un homme engagé, dévoué et très efficace à lutter contre l’injustice et à défendre les Droits de ses semblables en général et de ses compatriotes en particulier. Elu 2008 délégué au Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Extérieur (CSBE) dans le précédent mandat avec 36,66% des suffrages exprimés, Alexis est arrivé en quatrième position sur douze candidats en lice. Son militantisme pour les droits de l’homme lui vaut alors de remplir les charges que ses camarades lui ont données à savoir présider la Commission Droit de l’Homme et Protection des personnes et des biens. Il est bien connu dans la communauté. Quand il se met à vous parler de son expérience dans la communauté burkinabé en Cote d’Ivoire, c’est une mine d’informations qu’il expose.
En 1994 déjà, il avait été élu à la tête des ressortissants de la province de Gonzourgou, une structure associative qu’il dirige toujours à ce jour pour lui avoir donne toutes ses lettres de noblesse. Alexis Kaboré va assurer à la demande de la communauté et parfois des autorités diplomatiques, notamment l’ex-ambassadeur du Burkina Faso en Côte d’Ivoire, Emile Ilboudo, plusieurs médiations entre personnes ou des groupes de personnes en désaccord. Sa discrétion et son efficacité, lui confèrent la confiance des uns et des autres. Au cours de la décennie de crise en Côte d’Ivoire où les Burkinabè étaient constamment malmenés et souvent arrêtés lors des rafles et emprisonnés sans motif réel, Kaboré s’est fait le défenseur de la cause de ces derniers. Parfois au péril de sa vie. Il n’y a pas un seul commissariat à Adjamé, à Port-Bouët ou encore là où un Burkinabé a été mis aux arrêts arbitrairement sans que Kaboré ne se soit tenu devant le comptoir. Pendant la décennie dernière de crise, l’homme se désolait que des prisonniers croupissent dans les geôles sans jamais avoir été jugés. « Parfois on nous disait même qu’on ne retrouvait plus les dossiers de certains prisonniers. C’était des oubliés. C’était inacceptable », dénonce t-il. Mais que pouvait-il faire, lui, un simple délégué au Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Extérieur. Il a beau être soucieux de la cause de ces déshérités, mais il n’avait pas le pouvoir de rendre justice. « Mon action, mes tentatives et ma présence aux côtés des compatriotes victimes de ces injustices les réconfortait. Et le fait de savoir qu’il y a une personne qui s’intéresse à leur sort les armait moralement », relève t-il. Ces nombreuses interventions ont cependant permis la libération d’une centaine de Burkinabè arbitrairement détenus sous le régime Gbagbo.
Après la crise postélectorale, en fin de mandat au CSBE, il décide de ne pas se représenter pour un second mandat. Courtisé par plusieurs partis politiques burkinabè pour le compte de leur représentation en Côte d’Ivoire, c’est finalement chez les dissidents du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qu’il dépose ses valises. Courant 2014, Alexis Kaboré après une sérieuse réflexion décide de militer dans la section Côte d’Ivoire du Mouvement pour le peuple et le progrès (MPP) de Roc Marc Christian Kaboré. Il y occupe les fonctions de Secrétaire Général adjoint.
Venu à l’aventure en Côte d’Ivoire en 1970, Alexis Kaboré est un travailleur acharné qui a su se frayer son chemin et s’imposer. Moins nanti financièrement, il refuse cependant de subir le diktat des plus aisés avec qui il fait chemin. Marié et père de huit enfants, cet homme reste une personne ressource de la communauté burkinabé en Côte d’Ivoire.
Dalima Dahoué, Informateur.info