La France commémore le génocide rwandais. C’était il y a 22 ans jour pour jour, le début des combats : en 100 jours plus de 800 000 Tutsis seront massacrés par les Hutus, selon les chiffres officiels de l’ONU. En mémoire de ces atrocités, une stèle a été inaugurée ce jeudi à Paris par la maire de la capitale Anne Hidalgo, aux côtés de l’ambassadeur de la République du Rwanda en France, Jacques Kabalé. Une stèle qui se trouve au cœur de paris, dans le 13e arrondissement. Reportage.
Jane Karidgua Aler avait 17 ans lorsque les Hutus ont massacré une partie de sa famille. Pendant plusieurs mois, elle s’est cachée pour échapper au génocide. Pour elle cette stèle, en plein cœur du parc de Choisy, doit interpeller chaque promeneur sur ce massacre : « Ce que je souhaite, c’est que ceux qui ne connaissent pas cet événement on la curiosité de chercher et de comprendre ce qui s’est passé et avec un peu de chance, le transmettre aussi. » Autour de la plaque commémorative, des massifs de fleurs multicolores. Pour la maire de Paris, Anne Hidalgo, ce lieu a toute son importance au cœur de la ville. « Paris, c’est cette ville qui veut aussi laisser la trace, la marque dans son quotidien des événements qui l’ont marquée. Et ce génocide est un événement qui nous marque », a-t-elle déclaré.
Présent pour l’inauguration, l’ambassadeur du Rwanda Jacques Kabalé demande à la France d’extrader une trentaine de responsables présumés du génocide. « Ce sont des gens qui ont été aux commandes qui se trouvent en France. Des gens qui ont donné l’ordre de faire massacrer d’autres. Ce sont ceux-là que le Rwanda demande, qu’ils soient extradés vers le Rwanda », dit-il.
A l’issue de la cérémonie, en signe de fraternité, des enfants d’une école voisine ont repris plusieurs couplets d’un chant tutsi. Il s’agit en fait d’une deuxième stèle, à Paris, commémorant le génocide rwandais. Une plaque commémorative se trouve en effet depuis deux ans dans le cimetière du Père-Lachaise.
Rfi.fr