Dimanche, les Congolais devront dire si oui ou non, ils souhaitent une modification de la Constitution qui permettrait au président Denis Sassou-Nguesso de se représenter. Hier, il y a encore eu des heurts entre des manifestants opposés au scrutin et la police dans la capitale. Plusieurs dirigeants de l’opposition ont aussi été arrêtés avant d’être relâchés quelques heures plus tard. Ce jeudi, chacun campe sur ses positions.
A Brazzaville, on a un peu le sentiment d’assister à un dialogue de sourds. Partisans du oui et opposants à ce référendum ont lancé mercredi des appels au calme, mais chacun rejette sur l’autre la responsabilité de cette crise.
Du côté des leaders de la plateforme d’opposition, l’appel au calme s’adresse à la police qu’ils jugent responsable de « l’escalade des violences observées dans plusieurs quartiers du sud de la ville » où des jeunes ont tenté mercredi encore d’occuper la rue et de tenir des barricades avant d’être dispersés à plusieurs reprises par la police. « Il faut qu’elle se calme», a martelé le coordinateur du mouvement au cours d’une conférence de presse, revendiquant le droit de l’opposition à manifester en cette période de campagne électorale, sans être victime d’une répression qu’il juge excessive.
Vers midi, six opposants ont également été interpellés, tout près du siège de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), le principal parti d’opposition. Ils ont été libérés environ une heure trente plus tard « sur instructions du président de la République », a expliqué à RFI le ministre des Affaires étrangères congolais, Jean-Claude Gakosso, les accusant d’avoir lancé des appels à la sédition. « Les gens ont le droit de manifester, mais pas de casser le patrimoine commun », explique-t-il. Selon lui, le calme règne dans le pays et la situation est sous contrôle.
Une grande manifestation prévue pour vendredi
L’opposition se dit au contraire satisfaite de la mobilisation et entend poursuivre sa désobéissance civile pacifique, et ce jusqu’à Denis Sassou-Nguesso renonce à ce projet de nouvelle Constitution. C’est la seule issue à cette crise, selon les opposants, qui promettent d’ailleurs une nouvelle grande manifestation pour ce vendredi.
Et s’il est vrai que dans une partie de la capitale, la vie a repris un cours presque normal hier, l’accès à certains quartiers reste bloqué à la circulation. Les communications internet et mobiles sont toujours fortement perturbées. Et on a pu voir aussi, tout au long de la journée de mercredi, des habitants quitter les quartiers sud où se sont concentrées les violences pour espérer trouver un peu de calme et de sérénité.
Rfi.fr