@informateur- La junte militaire burkinabè semble engagée dans une logique de répression tous azimuts qui cache mal les tensions qui divisent actuellement les autorités atteintes de paranoïa ou presque.
Le mardi 18 juin 2024, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a suspendu les programmes de la chaîne de télévision TV5 Monde-Afrique pour une durée de six (6) mois. Cette suspension est assortie d’une amende de 50 millions de FCFA. C’est une décision qui fait suite au passage de l’ancien journaliste Newton Ahmed Barry sur cette chaîne, le lundi 17 juin.
Dans l’intervention de l’invité, le CSC a relevé des ‘’insinuations malveillantes, des propos tendancieux frisant la désinformation et des affirmations de nature à minimiser les efforts consentis par les autorités de la transition, les FDS ‘’et les populations dans l’élan de reconquête du territoire national’’. Cette décision est la preuve que la junte est en manque de sérénité. Une frilosité qui a été également observée à Dori, où la situation est devenue intenable au point où plusieurs arrestations ont été opérées par l’Agence nationale de renseignements (ANR) par crainte d’un putsch.
Selon certaines sources, tout serait parti de l’indifférence affichée par le chef de la junte après la violente attaque de Mansila, revendiquée par le JNIM, groupe de soutien à l’islam. Cette organisation terroriste affirme avoir tué 107 soldats sans préciser le nombre de victimes civiles. Au sein de l’armée burkinabè de nombreux désaccords seraient apparus ces derniers jours sur la rémunération des éléments sur le terrain, mais aussi sur la grande présence des mercenaires de Africa corps (ex-Wagner) dont les méthodes de travail sont contestées.
Nouvelle preuve des tensions qui couvent au sein de la grande muette, le capitaine Ibrahim Traoré est apparu en civil, ce qui est suffisamment rare pour attirer l’attention, le dimanche 16 juin, à l’Université Joseph Ki-Zerbo où se déroulait la grande prière de la Tabaski. Ce jour-là, il n’affichait pas cet air placide qui l’a toujours caractérisé. D’ailleurs, il a précipitamment quitté le lieu du culte, entouré de sa garde rapprochée, également en tenue civile, ce qui donne du grain à moudre à ceux qui pointent des tensions au sommet de l’Etat.
Désormais, on peut le dire, le capitaine Ibrahim Traoré semble filer du mauvais coton. Il a visiblement des soucis. Lui, d’habitude si disert, est devenu presqu’aphone. Il ne parle plus et est muet comme une carpe. Or, ce n’est pas le genre de la maison. Il se passe sans doute des choses pas très nettes. Qui vivra verra !
OM/Informateur.ci