‘@Informateur.info- L’homme d’affaires burkinabè, Inoussa Kanazoé, propriétaire de la société de cimenterie du Burkina Faso (CIMFASO) qui avait été mis en détention surveillée depuis le mercredi 19 avril 2017, a bénéficié, à partir de ce mercredi 24 mai 2017, d’une liberté sous caution d’un montant de 700.000.000 FCFA. Un montant qui suscite quelques questionnements.
Mis en accusation de manière rocambolesque le lundi 24 avril 2017, par Madame Maizan Sérémé, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, l’homme d’affaires burkinabè Inoussa Kanazoé bénéficie d’une liberté sous caution d’un montant de 700.000.000 FCFA à partir de ce mercredi 24 mai 2017. Si l’on peut se réjouir de cet heureux dénouement, l’on s’interroge, en revanche, sur la pertinence et la justification du montant de cette caution qui cache bien de choses. Comme si l’on voulait forcément faire payer à cet homme créateur de richesses et d’emplois sa réussite. Comme si des personnes tapies dans l’ombre entendaient créer des ‘’misères’’ à cet opérateur économique prospère. Autrement, fixer le montant de la caution à cette hauteur alors que l’intéressé présente des garanties de représentativité et de disponibilité est proprement ahurissant voire hallucinant ! Mais, en même temps, cela a le mérite d’apporter de l’eau au moulin du cyber-activiste Lengah Fils qui s’indignait, dans une contribution fort éloquente et instructive, de l’immixtion du pénal dans ce dossier purement commercial. ‘’Curieux passage du commercial au pénal’’, avait-il dénoncé.
- Cela a le mérite d’apporter de l’eau au moulin de Lengah Fils
Les Avocats du prévenu s’étaient eux- aussi interrogés sur la diligence avec laquelle Mme la Procureure avait instruit le dossier, essentiellement à charge, sans avoir auparavant eu à prendre connaissance du procès-verbal de la déposition du prévenu ; celle-ci étant en voie de finalisation à la Gendarmerie nationale au moment de sa conférence de presse! Le sentiment qui domine après toutes ces anomalies, c’est que rien n’est normal dans cette affaire prétendument de fraude fiscale, de faux et usage de faux, sans compter les délits connexes, soit 9 chefs d’accusation au décompte final ! Rien que ça ! Cela ressemble véritablement à une mise à mort, le ‘’hallali’’ ayant sonné le 19 avril 2017, lorsque l’homme d’affaires a été brutalisé lors de son interpellation faite à la ‘’hussarde’’, comme s’il s’agissait du tout venant. Aussi, ayant perçu le caractère abusif et injuste de ce traitement, les commerçants du grand marché de Ouagadougou s’étaient-ils mobilisés et avaient organisé une grande manifestation pour exiger la libération immédiate de Inoussa Kanazoé qui ne mérite pas, selon eux, une telle humiliation. D’autant que dans une affaire de ‘’fraude fiscale’’, l’on n’emprisonne pas, on saisit plutôt les actifs du contribuable s’il fait preuve de mauvaise foi ou est insolvable. Or, le patron de CIMFASO, n’est ni dans un cas, ni dans l’autre. Pourquoi l’a-t-on alors privé de sa liberté pendant plus d’un mois ?
C’est aussi le lieu de déplorer dans ce dossier le manque de solidarité de l’association des opérateurs économiques burkinabè en Côte d’Ivoire qui n’ont pas daigné apporter un quelconque soutien à leur compatriote et homologue mis en cause. Même pas la moindre déclaration. L’association inféodée à la représentation de la chambre du commerce et de l’industrie burkinabè en Côte d’Ivoire a préféré regarder ailleurs au moment où l’un de ses membres était en difficultés au Burkina Faso. On peut le déplorer !
Tassigny Auriol (Lageneraledepresse.net)