Informateur.info-Chaque nouvelle année est une occasion de faire le bilan des douze mois passés et dégager les points saillants. La vie de la communauté burkinabé en Côte d’Ivoire a été ponctuée par des faits marquants qui méritent d’être relevés.
- Report du droit de vote, la grosse déception !
Consacré par la constitution burkinabè et réaffirmé dans la charte de la transition, le vote des Burkinabè de l’Extérieur n’a pas pu être effectif en 2015. Au nombre des raisons évoquées, le 20 janvier 2015, par l’ex-ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Auguste Denise Barry, des questions financières et logistiques. La nouvelle a provoqué une onde de choc au sein de l’élite de la diaspora qui voyait une fois encore ses droits fondamentaux bafoués. Rappelons que la diaspora burkinabé est le seul pays de la Cedeao qui ne prend pas part au vote de ses dirigeants depuis les indépendances.
- Et de trois pour Alexandre Lebel Ilboudo !
Observateur averti de la scène politique burkinabé et ivoirienne, le journaliste ivoiro-burkinabé Alexandre Lebel Ilboudo, lauréat du Prix CNN Multichoice 2010 en journalisme d’investigation a présenté, en mi-février, dans un ouvrage de 100 pages les acquis des cent jours de la transition au Burkina Faso. Dans son ouvrage critique, 3é du genre, intitulé «Processus Exclusif», il dénonce le caractère non inclusif de la transition, blâme les formations politiques et le gouvernement pour avoir différé le droit de vote de la diaspora. Il estime qu’il aurait fallu tout simplement que l’UPC, l’Unir/Ps ou le MPP menace de se retirer du processus pour exiger le vote de la diaspora pour que cela se fasse. La dédicace de l’ouvrage était parrainée par le ministre Faustin Kouamé, Conseiller juridique du président Henri Konan Bédié. L’auteur des livres, «Blaise Compaoré à la croisée des chemins», paru en 2014 et de «Insurrection», paru en 2011 et par ailleurs promoteur de LEBELEDITIONS annonce pour cette année 2016 la publication d’une série d’ouvrages pour maquer le lancement officiel de sa maison d’Edition. Notons que Alexandre Lebel Ilboudo est également le promoteur des sites d’informations Informateur.info et Investigateur.net.
- Les travaux de la Maison du Burkina, une réalité !
Lancé en mars 2014, le démarrage des travaux de construction de la Maison du Burkina Faso à Abidjan a accusé un grand retard. C’est finalement en 2015 que les travaux ont véritablement commencé. A ce jour ce sont au moins 8 étages sur les 17 prévus qui sont sortis de terre. Faut-il le rappeler, la Maison du Burkina est une construction pour laquelle la contribution de la diaspora a été sollicitée depuis une vingtaine d’années. L’immeuble devrait abriter l’Ambassade et le Consulat général. Plusieurs paliers de l’immeuble seront mis en location.
- La carte consulaire biométrique, un échec !
Plus de deux ans après le lancement de la carte consulaire biométrique, la diaspora burkinabé en Côte d’Ivoire n’est pas satisfaite de la qualité de sa pièce d’identité. Retard dans la délivrance, escroquerie des agents de Sneidai autour de l’enrôlement, ect. En moins de deux ans, ils sont nombreux les détenteurs de cette pièce qui ont dû retourner se faire établir à nouveau leur carte parce que les photos devenaient méconnaissables. Plusieurs mouvements de la diaspora ont promis manifesté pour obtenir l’arrêt de cette opération en 2016.
- Le Mont Péko, un dossier en suspens !
Au cours de l’année 2015, l’occupation du Parc du Mont Péko par les clandestins burkinabè aura été un sujet d’actualité. Le Conseil Représentatif des occupants du Mont Péko (CROMP) mis en place pour être l’interface entre les autorités et les clandestins en vue de faciliter l’évacuation de ces derniers va être l’objet d’une cabale montée par les autorités locales. Le Préfet de région, Sory Sangaré à la tête d’un système de racket des clandestins, à travers la création de huit ports secs, va finalement obtenir l’arrestation du Secrétaire Général du Cromp, Seydou Kiébré contre lequel des accusations d’escroquerie et de détournement vont être portées. Le Juge d’instruction Hien Marcel va s’illustrer de manière partisane en maintenant dans les liens de la détention le SG du Cromp durant huit mois. Finalement le SG du Cromp sera remis en liberté provisoire en octobre en pleine campagne présidentielle. Pour le Mouvement Ivoirien des Droits de l’homme (MIDH), l’arrestation du SG du Cromp était arbitraire et les vrais auteurs du racket des clandestins sont à rechercher ailleurs. Notons que pour exiger le procès ou la libération du Secrétaire Général du Cromp, l’Association des Sans de Daouda Kaboré a organisé à la veille de l’arrivée du Premier Ministre Zida à Abidjan un sit-in devant le Consul Général d’Abidjan.
- Zida et Kafando échangent avec la diaspora
Le président Michel Kafando et son Premier Ministre le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida ont effectué séparément une visite de travail et d’amitié en Côte d’Ivoire courant le mois de juillet 2015. Tous les deux ont, au cours de leur séjour, reçu la communauté burkinabé avec laquelle ils ont échangé. L’occasion était bonne pour la diaspora de présenter à ces autorités leurs préoccupations.
- Le Cheick de Ramatoulaye en séjour en Côte d’Ivoire
2015 a aussi été marqué par le séjour du très vénéré Cheick de Ramatoulaye en Côte d’Ivoire. A l’invitation du Cheick Sarba, le Cheick de Ramatoulaye a effectué une visite en Côte d’Ivoire où il a prié pour la paix et effectué une tourné à l’intérieur du pays à la rencontre des fidèles musulmans.
- Des sections des partis en renfort au pays
Ils sont nombreux au sein de la diaspora burkinabé à avoir pris part soit à la campagne présidentielle de novembre dernier au Burkina Faso soit au vote. Les représentations des partis politiques comme le MPP, et l’UPC ont envoyé de fortes délégations au Burkina Faso pour soutenir leurs partis et leurs candidats. Démontrant de ce fait leurs convictions et leur dévouement vis-à-vis de leur parti.
- Le Rappel de l’Ambassadeur Justin Koutaba
Depuis le premier trimestre de 2015, l’Ambassade du Burkina Faso à Abidjan est vacante. Son Excellence Justin Koutaba a été rappelé par les autorités de la transition qui lui reprochaient un activisme politique au profit du CDP le parti de l’ex-président Burkinabé Blaise Compaoré. L’on retiendra du passage de Justin Koutaba à la tête de la chancellerie, le lancement de la carte consulaire biométrique et le démarrage des travaux du vieux projet de construction de la Maison du Burkina.Les nouvelles autorités burkinabè devraient veiller à combler rapidement ce vide. Néanmoins, le poste d’attaché de presse a été pourvu courant le mois de décembre dernier au cours d’une des derniers conseils de ministres de la transition. Le remplaçant de Mariam Vanessa Touré a donc pris fonction à Abidjan.
Sir Alfred
Informateur.info