Informateur.info-Débouté le 19 avril 2016 par la justice dans son bras de fer avec Traoré Mamadou, chef de la communauté d’origine burkinabè d’Adjamé, Naaba Wogbo ne semble pas avoir tiré les leçons des conclusions de l’expédition du Juge Alla Kouamé du tribunal de Première Instance d’Abidjan. C’est que le Juge avait motivé le rejet de la requête de Naaba Wogbo par le fait qu’en Côte d’Ivoire la constitution ivoirienne et la loi 315 du 21 septembre 1960 relative aux associations autorisent la libre création des associations, la liberté d’adhésion et la liberté de réunion. Une donne que refuse d’intégrer l’Union des chefs et notables burkinabè en Côte d’Ivoire. Sinon comment comprendre qu’après avoir été débouté par devant le Tribunal suite à une fâcheuse méprise du droit dans un conflit à Adjamé, l’on revienne devant ce même tribunal commettre la même méprise du droit dans un autre conflit à Treichville. Les faits !
Le vendredi 06 mai 2016, El hadj Boukari Badini, Chef central de la communauté burkinabè de la commune de Treichville est assigné par Naaba Wogbo à comparaître devant le tribunal de 1ère instance d’Abidjan le 09 mai dernier. Une déclaration de guerre qui intervient juste après que l’annonce de l’investiture de ce dernier ait été communiquée et devrait se tenir à la date du 25 avril dernier. L’Union des chefs et notables burkinabè (UCNB-CI) conteste à ce dernier la qualité de chef de l’Union des Burkinabè de Treichville. C’est que Naaba Wogbo et son bureau préfèrent à Badini, un certain Kondombo Landaogho Hamed, présenté comme leur représentant légal dans cette commune.
- De la répétition des mêmes erreurs
Dans l’exposé d’assignation Wogbo et Batoé Babor, son vice-président, présentent El haj Boukari Badini et par ricochet toute la communauté burkinabè qui se reconnaît en lui de «dissidents». Estimant que l’apparition de l’Union des Burkinabè de Treichville (UBT) dans le paysage associatif ivoirien risque d’instaurer une certaine confusion vis-à-vis de l’administration ivoirienne. Un argumentaire qui viole, à l’évidence, la loi 315 du 21 septembre 1960 relative à la création des associations. Chose curieuse, c’est que plus bas dans l’exposé des motifs, l’Union que préside Naaba Wogbo se présente comme le garant moral du bien-être de toute la diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire. Ce qui n’aurait pas été contestable, c’est si cette Union affirmait être le garant moral du bien-être des chefs et notables qui y militent. Car, ni la jeunesse burkinabè, ni les femmes, encore moins tous ceux qui n’ont pas la qualité de chef (autoproclamés ou ayant reçu l’onction populaire) ne se sentent concernés par l’UCNBCI. Cela est bien clair pour la diaspora et doit l’être aussi, par lucidité, pour l’Union que préside Naaba Wogbo. Parce que si ça devrait être le contraire, personne n’admettra et là, pas du tout, qu’une telle Association soit dirigée par le bureau actuel. Où l’inculture et l’absence d’une vision fédératrice se disputent au détriment de la raison, la sagesse.
- Comment fédérer ses compatriotes dans ces conditions
Certes, la justice n’a pas encore rendu son verdict dans l’affaire de Treichville. Et nous nous gardons de spéculer, même pas par analogie des faits, de la décision qui pourrait être rendue. Mais même si par extraordinaire Wogbo et son vice-président avaient gain de cause devant le tribunal, ils ne pourront pas éviter la déchirure et la formation de clan dans cette commune parce qu’ils auront tout simplement échoué à concilier des points de vue. Ils seront tout simplement impardonnables «ces vieux dont la case a tari en sagesse». Et ce serait peu de dire qu’ils deviennent à ce rythme un danger public, vecteurs de discorde, et de haine au sein de la diaspora. La preuve que même dans le bureau de Naaba Wogbo certains ne partagent pas sa gestion de l’Union, c’est la démission de son secrétaire général, Traoré Daouda. Lequel a fait transmettre à Wogbo par voie d’huissier en fin avril dernier sa démission au motif que « la décision d’assigner le chef de la communauté d’origine burkinabè d’Adjamé devant le Tribunal de 1ère instance a été prise de manière unilatérale par une instance clandestine». Vous l’aurez remarqué, l’ex-Secrétaire Général de l’Union des chefs et notables a évoqué dans sa lettre de démission, dont nous avons copie, la notion de clandestinité, parlant de l’instance dirigeante. Cela nous conforte tout simplement dans l’Acte 1 de notre série de dossier, où nous nous interrogions sur le parachutage de Ouédraogo Issa dit Naaba Wogbo à la tête du l’UCNBCI. Mystère et boule de neige, nous nous exclamions !
Mais là n’est pas le but de notre démarche qui est de mettre en lumière la dictature rampante au sein de cette Union. Quant bien même la manière dont Wogbo a été parachutée à la tête de l’Union pourrait expliquer ces nombreux écueils.
- De la gestion dictatoriale de l’Union des chefs
Si l’ex- Secrétaire général de l’UCNBCI a pris ses responsabilités à travers sa démission en se démarquant de la vision dictatoriale de Naaba Wogbo, le Trésorier de la structure a, quant à lui, été tout simplement radié. Abusivement dit-on.
En effet, Sakandé Mohamed puisque c’est de lui qu’il s’agit s’est vu faire son procès, au cours d’une assemblée générale convoquée par Wogbo le 27 août 2015. Officiellement, il lui a été reproché une insubordination qui aurait consisté en une auto-proclamation comme chef central de la commune de Yopougon et le non-paiement de ses cotisations. Mais du côté de cette vaste commune, c’est une toute autre version qui prévaut. Celle du refus de l’ex-trésorier de confondre l’Union des chefs et notables avec l’ex-parti au pouvoir au Burkina Faso, le CDP dont Wogbo semble bec et ongle défendre les intérêts.
Si Sakandé Mohamed a été radié (abusivement dit-on) et que Traoré Daouda a préféré claquer la porte (sur coup de colère), ce n’est pas le cas pour Pierre Ouédraogo, du côté d’Agboville. En effet, Naaba Wogbo et son bureau avaient démis Zoungrana Yembi de ses fonctions de chef de la communauté burkinabè du village d’Ananguié, une localité d’Agboville. Ils l’avaient aussitôt remplacé par un certain Kindo Dramane. Une décision qu’a combattue et rejetée Pierre Ouédraogo, qui il faut le préciser, est non seulement le chef central de la communauté Burkinabè du département d’Agboville mais aussi, l’un des vice-présidents de l’Union des chefs et notables Burkinabè en Côte d’Ivoire. Pierre Ouédraogo a désavoué, courageusement, Naaba Wogbo et Batoé Babor en réhabilitant le 08 mars 2016 Zoungrana Yembi.
A l’analyse de ce qui précède, il est évident que l’Union des chefs et notables Burkinabè est, il faut avoir l’honnêteté de le dire, un club de dictateurs qui plus est, sont de vieux dictateurs. Une situation que le silence et l’inaction des autorités diplomatiques et consulaires en Côte d’Ivoire contribuent à l’aggravation. D’ailleurs l’acte 4 de notre série de dossiers, sera consacré au Consul Général d’Abidjan et à ceux qui assument depuis le 5 é pallier de l’immeuble SIDAM au Plateau, l’intérim, après la révocation de Justin Koutaba en sa qualité d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso en Côte d’Ivoire. Ces autorités qui se complaisent dans leurs bureaux feutrés, et qui assistent comme des moutons, à la dérision de leur communauté. Cette communauté pour laquelle ils sont grassement payés avec l’argent du contribuable burkinabè sur les bords de la lagune ébrié. Incapables d’initiatives qu’ils sont.
Jean François.
Informateur.info