@informateur- Au Burkina Faso, la liberté de la presse est toujours en question. Le confrère burkinabè L’Observateur Paalga a été convoqué, ce jeudi 28 novembre 2024, par le Conseil supérieur de la communication (CSC), pour s’expliquer sur un article sur la promotion des Généraux au Mali. Dans l’article en question intitulé : » Des Généraux comme s’il en pleuvait », l’auteur s’interroge sur l’opportunité et le bien-fondé du vent d’élévation de grades qui a soufflé sur de nombreux officiers de l’Armée malienne membres de la haute direction de la Transition militaire ou proches d’Assimi Goïta (lui même concerné par la mesure), qui ont été promus, tous azimuts, Généraux.
Si l’article ne porte pas véritablement de trace d’irrévérence ou de termes désobligeants à l’égard des autorités militaires maliens, le sarcasme ironique et les moqueries satiriques amusées de l’auteur de l’article ont sans doute indisposé Bamako. Si bien que, peut-être par devoir de solidarité voire de réciprocité dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), les autorités militaires de Ouagadougou ont dû se sentir obligées d’interpeller le confrère burkinabè qui se demande en quoi cette vague de promotion qu’il qualifie de »folkloriques » peut vraiment profiter au Mali. D’autant plus qu’il y a peu, la chaîne de télévision malienne Joliba TV se faisait suspendre par l’organe de régulation de la communication audiovisuelle malien pour une émission au cours de laquelle un invité s’était montré très critique à l’égard de la Transition militaire burkinabé.
En effet, sur saisine du Conseil supérieur de la communication burkinabè le 12 novembre 2024, la chaîne de télévision privée Joliba TV a été suspendue par la Haute autorité de la communication (HAC) du Mali. Une mesure de retrait de la licence a été prise à l’encontre de Joliba TV et devait entrer en vigueur le 26 novembre 2024. Motif : lors d’un débat télévisé, l’homme politique malien Issa Kaou N’Djim avait tenu des propos jugés » gravissimes » par le pouvoir en place à Ouagadougou, contre les autorités militaires burkinabè. L’on s’en souvient, Issa Kaou N’Djim a été placé sous mandat de dépôt, à Bamako, le 13 novembre 2024, pour » offense commise publiquement envers un chef d’État étranger » et devrait être jugé le 23 décembre 2024.
Pour l’heure, le Directeur de publication de L’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo, est convoqué devant le CSC à Ouagadougou pour » manquement à la loi, à l’éthique et à la déontologie journalistique ».
DL/un formateur.ci