@informateur- La crise qui oppose Porto-Novo à Niamey au sujet du transit du pétrole nigérien via un oléoduc par le port de Sèmè-Kpodji au Bénin va-t-elle connaître un dénouement heureux pour toutes les parties? Il faut l’espérer au regard des résultats obtenus par la médiation de deux anciens présidents béninois, Nicéphore Soglo et Yayi Boni appuyés par la partie chinoise qui exploite le pipeline. A la suite des dernières discussions, le Bénin a autorisé, fin août 2024, le chargement et l’exportation d’un million de barils de pétrole brut nigérien bloqué au port de Sèmè-Kpodji.
La crise du pétrole entre ces deux pays voisins a éclaté en mai 2024, quand la junte nigérienne décidé de maintenir sa frontière fermé, alors que le Bénin avait donné des gages pour rouvrir la sienne, suite à la levée des sanctions de la CEDEAO contre les putschistes de l’ Alliance des États du Sahel (AES). Devant le préjudice commercial causé au Bénin par le refus du Niger d’ouvrir sa frontière, Porto-Novo avait bloqué le tout premier chargement de brut en provenance du Niger, nouveau pays exportateur de pétrole. Le Bénin avait alors exigé que Niamey ouvre sa frontière pour laisser passer son flux commercial, avant de lever le blocus du pétrole nigérien, ce que le Général Abdourahamane Tiani avait refusé.
La situation était restée bloquée dans les deux sens, le président béninois Patrice Talon étant lui aussi resté ferme sur sa position. D’autant plus que Niamey accusait le Bénin d’abriter sur son sol des cellules d’agents français et des terroristes en vue de déstabiliser la Transition militaire au Niger. Dans la foulée, l’arrestation en juin 2024 au port de Sèmè-Kpodji de ressortissants nigériens soupçonnés d’être des agents de la junte nigérienne en mission au Bénin, avait aggravé la crise. La réalité est que la junte nigérienne reproche à Porto-Novo de s’être prononcé en faveur des sanctions de la CEDEAO et d’une option militaire contre les dirigeants putschistes de l’AES. Mais il faut tourner la page.
Ce début de normalisation est une bonne nouvelle pour la filiale de la China National Petroleum Corporation (CNPC), exploitant du pipeline, qui perd chaque jour près de 1,8 millions de dollars. A charge pour le Niger d’ouvrir son côté de frontière avec le Bénin, pour régler définitivement le différend.
DL/informateur.ci