‘@Informateur.info- Zapsonré André, artiste-peintre, a l’art inné de travailler les branches mortes d’arbres pour les transformer en œuvres de décoration.
A 59 ans, Zapsonré André, natif de Tenkodogo dans la province de Boulgou, au Centre-Est du Burkina Faso, est arrivé en Côte d’Ivoire à l’âge de 18 ans, en 1979. Au contraire de la plupart de ses compatriotes venus trouver un « mieux-être », aux bords de la lagunes Ebrié qui exercent des travaux de ménage ( boys, cuisiniers, jardiniers, blanchisseurs…) ou gardien de domiciles, Zapsonré s’est lancé dans l’artisanat.
« J’ai commencé à confectionner des meubles en rotin pour financer mes cours du soir jusqu’ en classe de 3è avant de m’inscrire au Conservatoire de l’Institut national des arts et de l’action culturelle (INSAAC), relate-t-il.
A la fin des années 90, Zapsonré André, marié et père de 4 enfants, tous des garçons dont deux vivent au Burkina Faso avec leur mère, précise-t-il, avec une pointe d’humour, met un terme à sa formation à l’INSAAC. Pour reprendre l’artisanat. Cette fois, il laisse la confection des meubles pour s’intéresser aux branches mortes des arbres. » Le rotin était devenu rare et cher », justifie-t-il.
Istallé dans les environs de la Paroisse Saint-Jacques à Cocody 2 Plateaux, au bord du Boulevard Latrille, Zapsonré André travaille les branches mortes pour les transformer en œuvres d’art.
« L’inspiration est partie des branches coupées par des jardiniers. Je me suis dis pourquoi ne pas les transformer en oeuvres d’art », raconte l’artiste dont les premières oeuvres ont été bien appréciées du public.
« Par la suite, j’ai eu une commande. C’est comme ça j’ai pris ce travail au sérieux. Mais il faut dire aussi que j’aime beaucoup la nature. Au départ, c’était le rotin, mais ça n’a rien donné. Alors, je me suis fixé sur les branches »,souligne M. Zapsonré qui n’a pas eu de formation en peinture. « C’est un don de Dieu », lâche-t-il, lui le « bricoleur ».
Passionné de cet art, Zapsonré utilise comme matières premières les branches mortes du fétus, du eucalyptus, du goyavier qu’il traite avant de les peindre pour donner une » longue durée de vie au bois », explique-t-il encore. Une activité qui selon lui, nourrit son homme.
« Je peux affirmer que l’activité nourrit bien son homme. La vente de ces branches que je peins et dont les prix varient entre 12.000 et 25.000 FCFA, m’a permis de m‘occuper de ma famille et de financer les études de mes 4 enfants, dont l’ainé travaille aujourd’hui », se réjouit-il, soulignant que son second fils est à l’université et les deux derniers au primaire. « Je ne regrette vraiment pas », insiste Zapsonré André dont la clientèle se recrute parmi les décoratrice des mariages et autres événements ainsi que dans la haute sphère. Avec pour période faste, le mois de décembre pour les fêtes de fin d’année. Selon lui, beaucoup de familles utilisent ses œuvres comme « arbre de Noël en lieu et place du sapin ».
Geneviève MADINA