‘@Informateur.info- Curé de la paroisse de Moossou, le Père Basile Diané, Journaliste-écrivain, analyse l’absence, lundi, de l’Eglise catholique à la cérémonie de prestation de serment du président Alassane Ouattara, pour un troisième mandat jugé « illégal et illégitime » par l’opposition.
Pour le guide religieux, cette absence du clergé catholique ivoirien est un « boycott intelligent », entame-t-il sa contribution parvenue, mardi, à Informateur.info.
« Il a été bien souvent reproché à l’Eglise catholique de Côte d’Ivoire de ne pas prendre bien souvent position pour la vérité et pour la défense des plus faibles. Je pense qu’aujourd’hui on peut dire que c’est chose faite », estime le Père Basile Diané. Car, explique-t-il, « elle a clairement exprimé par un boycott intelligent, sa présence à une investiture confligène ».
Pour le Curé de la paroisse de Moossou, le message de l’église est clair. « Même si le doyen du corps diplomatique y était au nom de la communauté internationale, il reste que sur le plan local, l’élection du président de la République pose pour cette fois, un véritable problème de vérité, de justice et de réconciliation », admet le Père Basile Diané, rappelant, à cet effet, les propos du Cardinal Kutwa tenus le 14 novembre dernier à la cathédrale, selon lesquels, « il ne suffit pas d’organiser une élection confligène née d’une interprétation équivoque et suspecte de la Constitution, d’en déclarer un vainqueur et de penser que la paix va advenir », rapporte-t-il.
« Les évêques par leur absence à l’investiture du 14 décembre 2020 que je salue et justifie légitiment, viennent nous rappeler que le malaise politico social en Côte d’Ivoire est profond et réel. Ils viennent nous rappeler que la forfaiture, le mensonge et la dictature ne doivent pas être cautionnés en aucune manière », fait savoir le journaliste-écrivain, assénant qu' »aucun Ivoirien ou aucun Africain digne de ce nom ne doit alors jamais abdiquer face au faux, au trucage électoral et au viol flagrant d’une constitution ».
Aussi préconise-t-il qu’en Côte d’Ivoire, « nous ne devons pas cesser de prier jusqu’à ce que se rétablissent la justice et un véritable Etat démocratique », invitant à « croire en la force de la prière qui peut fléchir le cœur de Dieu pour l’avènement d’un pays de droit et de justice surtout que tous, nous avons démissionné et été gagnés par la couardise, la peur et la lâcheté. C’est Dieu qui peut nous sauver et doit nous sauver ».
« Il le faut pour que nous retrouvions tous nos exilés et tous ceux qui croupissent en prison dans une quasi indifférence. Gardons la foi et l’espérance. Merci à nos évêques pour leur message spirituel à bien comprendre et décrypter », conclut le Père Basile Diané.
Charlène ADJOVI