@Informateur.info- La journaliste Marie Mactar Niang a invité les utilisateurs de l’Internet à « éradiquer les Fake news » qui font des « ravages » sur la cohésion sociale. L’ancienne journaliste à Radio Côte d’Ivoire (service public) et ancienne de la radio Fréquence 2 et ex-membre de la Division de l’Information de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), faisait une communication, dimanche à la Bibliothèque nationale sur « les dangers des Fake news sur la cohésion sociale », à la faveur de l’Assemblée générale constitutive, de la Team Aimons-nous Vivants.
Selon l’éminente femme des médias, les Fake news (fausses nouvelles, informations fallacieuses ou encore infox), sont « des nouvelles mensongères diffusées dans le but de manipuler ou de tromper le public ».
« S’il ressort dans l’utilisation des Fake news, la volonté d’informer, il ne faut pas oublier l’aspect négatif qui le soutient et dont les conséquences peuvent être négatives. Et cette négativité amène à s’interroger sur le respect des règles du journalisme dont la mission première est d’informer », admet-elle.
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C’est pourquoi, poursuit Mme Niang, « les journalistes devraient, au minimum, s’astreindre à la déontologie du journalisme ». Car » les Fakes news ou fausses informations peuvent être propagées dans des buts différents. Certaines ont pour objectif de tromper le lecteur ou d’influencer son opinion sur un sujet particulier. D’autres sont fabriquées de toute pièce avec un titre accrocheur pour densifier le trafic et augmenter le nombre de visiteurs sur un site », soutient l’ex-journaliste à Radio Côte d’Ivoire.
Pour Marie Mactar Niang, si Internet fourmille de ressources, « il est également un parfait vecteur pour les Fake news », indexant Google News, Facebook ou encore Twitter d’avoir « indirectement participé à la propagation de ces informations trompeuses », nonobstant les dispositifs que « ces géants du Web ont tous mis en place afin de pénaliser les médias véhiculant ces mensonges dans le but de regagner une forme de crédibilité pour leurs utilisateurs respectifs ».
La journaliste a illustré les ravages des Fake news sur la cohésion sociale, par les affrontements récents, entre les ressortissants d’un pays de la sous-region (ndlr: le Niger) et des populations ivoiriennes dans plusieurs quartiers d’Abidjan et certaines localités du pays. Se fondant sur une vidéo diffusée sur les réseaux relatant « des mauvais traitements qu’auraient subi des Ivoiriens dans ce pays, ses ressortissants ont été pris à partie par des jeunes », rappelle-t-elle.
Par la suite, « il s’est avéré que les faits relatés dans des vidéos et circulant sur la toile, dataient de plus longtemps et concernaient un autre pays que celui incriminé et dont les ressortissants ont été molestés. Mais déjà, le mal était fait », s’indigne Mme Niang.
Pour elle, il devient évident que « l’impact des Fake news sur toutes les composantes de la vie ne peut qu’être négatif. Elles sont véritablement un ralentisseur de la démocratie qui elle renforce la cohésion sociale de par la prise en compte des besoins et des désirs des populations. Deux pays peuvent entrer en guerre juste à cause des Fakes news », alerte la journaliste qui indique que les Fake news sont « une plaie qu’il faut absolument éradiquer ».
Mais, prévient-elle, « ce combat ne doit pas être mené par les médias seuls. Tout le monde doit s’y mettre et faire de la lutte contre les fake news, une véritable guerre. Aux journalistes, il faut se poser des questions pour identifier la véracité d’une information, sa fiabilité, sa neutralité, l’intérêt de sa propagation et autres. Aux populations, à elles de savoir faire la part des choses et d’être des lecteurs ou des auditeurs avertis de développer leur esprit critique et de recouper les lus possibles leurs informations et d’éviter surtout la précipitation dans la divulgation des informations ou de ce qu’ils pourraient estimer être des scoops », préconise l’ex-Chargée de Communication de l’ONUCI.
Charlène ADJOVI