‘@Informateur- Inflation généralisée. C’est ce à quoi de nombreux pays africains font face, depuis quelque temps et qui risque d’impacter durablement le pouvoir d’achat des populations. Le renchérissement des prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers provoqué par la guerre en Ukraine fait courir à l’Afrique une grave crise alimentaire et énergétique.
De fait, depuis le début de la guerre en Ukraine, les cours mondiaux, notamment du blé et du pétrole ont flambé. A titre d’exemple, le blé est passé de 300 dollars la tonne en novembre dernier à 400 dollars aujourd’hui. Or, ce sont au moins 32 pays africains qui importent le blé soit de la Russie soit de l’Ukraine. Ce qui représente plus de 80% de leurs consommations.
Au Ghana, le gouvernement a très vite pris des mesures de réduction des salaires des membres du gouvernement assortie de l’interdiction d’importation de véhicules jusqu’à la fin de l’année. Espérant ainsi réaliser des économies qui permettront de contenir l’inflation. Chez le voisin ivoirien, le prix du super a déjà connu la semaine dernière une augmentation de 60 FCFA sur le prix du litre, passant de 635 à 695 FCFA. A cela s’ajoute le plafonnement des prix du pain à 150 et 200 FCFA selon les poids.
Dans le Maghreb, la Tunisie gère déjà très difficilement la flambée des cours mondiaux. L’Algérie et le Maroc expérimentent eux aussi la pression liée à l’explosion des cours mondiaux. Idem au Nigeria et en République démocratique du Congo. Que dire des pays pour qui la Russie et l’Ukraine constituaient des débouchées en terme d’importations comme c’est le cas pour l’Afrique du Sud qui n’arrive plus à exporter les 8% de sa production agricole, notamment les fruits vers la Russie.
Cette crise alimentaire et énergétique n’est pourtant qu’à ses débuts. Quand on sait que 40% de la production de blé de l’Ukraine sont situés dans l’Est, zone envahie par la Russie et que du fait de la guerre 6 millions de tonnes de blé et 12 millions de tonnes de maïs sont bloquées, la flambée des prix ne peut que s’accélérer et se généraliser.
En effet, avec sa production actuelle bloquée et celle de l’année prochaine déjà compromise par la guerre, on est presque sûr, que le cours du blé ne retombera pas de sitôt. Et le comble, ce sont ces navires marchands bloqués dans la mer noire par les navires russes qui les empêchent depuis bientôt un mois de livrer leurs chargements.
Sous le coup de sanctions massives, la Russie, grande productrice également, va préférer conserver son blé pour les besoins internes que de de l’exporter. Elle qui pourrait également se trouver bientôt dans l’incapacité d’honorer ses contrats d’exportations en armements.
Du point de vue des conséquences, on peut le dire, le tort fait par la Russie au monde, et plus particulièrement à l’Afrique, en déclenchant la guerre en Ukraine, est immense. Surtout en ces temps de ramadan.
Alfred SIRIMA