‘@Informateur.info- Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a procédé à des augmentations exorbitantes, allant de 200 à 600% des tarifs des actes administratifs relatifs aux agréments phytosanitaires au grand dam des entreprises de la filière phytosanitaire.
Par la note No 1951/MINADER/CAB du 14 juillet 2020 ( en plein deuil national suite au décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly), le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani informe » les Responsables des firmes phytosanitaires, des sociétés d’importation et de distribution des insecticides à usage domestique, les Revendeurs et les Applicateurs de pesticides en Côte d’Ivoire qu’à compter du 1er août 2020, les frais d’établissement des actes administratifs relatifs aux agréments phytosanitaires subiront les modifications suivantes », introduit-il le nouveau barème desdits actes.
A la lecture et analyse de ce barème, l’on constate que M. Adjoumani a fixé de nouveaux tarifs qui enregistrent des augmentations de 200%, 300%, 400%, 500% voire 600% par rapport au précédent. A titre d’illustration, pour l’agrément du distributeur, il faut, désormais débourser 2.000.000 FCFA au lieu de 500.000 F, précédemment. Soit une hausse de 400%. Le renouvellement de l’agrément formulateur passe de 500.000 F à 2.500.000 FCFA, soit une augmentation de 500%. Enorme!
L’homologation d’un pesticide coûtera, désormais, 1.000.000 F au lieu de 250 000 F (400% d’augmentation). Pour les renouvellements d’homologation qui étaient de 100.000 F, il faudra payer sept fois plus soit 700.000 F. Quant à l’agrément Revendeur, il connaît une hausse de 600%, passant de 50.000 F à 300.000 FCFA. Même le changement de raison sociale qui était de 50.000 F, est, désormais, facturé à 200.000 FCFA dans le nouveau barème tout comme le changement du nom commercial de pesticide qui passe de 100.000 F à 500.000 FCFA. Sur les 21 types de dossier ou d’acte administratif, 20 ont connu des hausses. Le dernier acte ( frais administratif annuel pour la gestion d’un pesticide homologué), jadis gratuit, est, dorénavant, facturé à 50.000 FCFA.
Que cachent ces augmentations abusives du ministre Adjoumani en ces temps de vache maigre pour les entreprises du fait des perturbations liées à la crise sanitaire de la pandémie de la Covid-19? Le ministre de l’Agriculture a-t-il consulté ses collègues dont les départements interviennent dans la fixation des prix des produits en Côte d’Ivoire, notamment, les ministères du Commerce, de l’Industrie voire de l’Économie et des finances? Pas sûr. Pourquoi ces augmentations vertigineuses n’ont-elles pas fait l’objet d’une communication en conseil des ministres pour recueillir l’adoption du gouvernement ? Autant d’interrogations qui, en l’absence d’éléments de réponse, mettent en cause la gouvernance économique du ministre de l’Agriculture. Par conséquent, le gouvernement qui se réunira, demain mercredi en conseil des ministres, devrait se saisir du dossier pour rassurer les opérateurs économiques de la filière phytosanitaire qui, avec ce nouveau barème, risquent de mettre la clé sous le paillasson.
Geneviève MADINA