@Informateur.info- Elles sont nombreuses, les coopératives de café-cacao qui ne sont pas du tout contentes de l’exportateur Zamacom. Ces structures reprochent à cette société le fait de vouloir leur imposer de déclarer à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) des planteurs relais (PR) alors que ces derniers qui ont le statut de bénévoles ne font pas partie du personnel des coopératives.
«Les planteurs relais sont des planteurs bénévoles que l’exportateur choisit pour recevoir une formation sur la cacaoculture et la durabilité afin de sensibiliser les planteurs à leur tour. Jusqu’ici ces derniers sont rémunérés par l’exportateur», précise sous le sceau de l’anonymat un membre d’une coopérative basé dans la région du Bas-Sassandra. Et de de s’offusquer: «C’est curieux qu’ils exigent maintenant des coopératives avec lesquelles ils travaillent de déclarer des gens qui ne font pas partie de leur personnel».
De fait selon des informations que nous avons recoupées, les planteurs relais qui ont reçu des formations sur la cacaoculture et la durabilité sont au contact direct avec les planteurs à qui ils partagent leurs expériences dans leur zone d’implantation. Leur formation et leur intéressement sont effectivement assurés jusqu’ici par Zamacom. «Nous recevons des perdièmes mensuels de la part de Zamacom. Nous disposons aussi des motos pour nos déplacements auprès des planteurs», témoigne un planteur relais. Ce dernier qui estime que leur émolument n’a jamais connu d’augmentation soutient, cependant, l’idée d’une déclaration à la Cnps. Mais sur le dos de qui? Là, réside tout le problème.
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En tout état de cause, les coopératives refusent de supporter cette charge puisque les perdièmes qui sont directement payés aux planteurs relais par l’exportateur sont déduits de leurs primes. D’où la crise latente. Une chose est sûre si cette exigence de l’exportateur doit être prise en compte dans les conditions de certification des coopératives, il est fort à parier que beaucoup n’auront pas cette certification. Ce, en raison de l’iniquité de la mesure qui rebute déjà les coopératives concernées. Il faut donc craindre une énième crise qui pourrait gripper la chaîne de production des fèves avec ce glissement insidieux de bénévoles en salariés des coopératives que tente de faire passer Zamacom.
Mais il n’y a pas que cette exigence de Zamacom qui fâche les coopératives. Ces dernières dénoncent également le fait que l’exportateur leur tailler des croupières en matière d’opération de vente du cacao au profit d’autres groupes, notamment des Libanais, soupçonnés de ne pas respecter le prix bord champ fixé à 750 FCFA pour la campagne intermédiaire en cours.
On évoque même des versements de dessous de table par ces derniers pour avoir les marchés. Une situation qui doit interpeller le Conseil Café Cacao et nécessiter une enquête afin de tirer au clair ces faits qui en rajoutent visiblement aux misères de la filière dans un contexte déjà difficile.
Alfred SIRIMA