‘@Informateur- A l’ occasion de la célébration couplée de la journée nationale de la Paix (JNP), et de la journée du Pardon et du Souvenir (JNPS), la Confédération des organisations de victimes des crises ivoiriennes (COVICI) a fait dans une déclaration des recommandations au gouvernement en vue de consolider véritablement la paix et la cohésion sociale. Ci-dessous la déclaration.
«Aujourd’hui 15 novembre 2022, marque la célébration de la 26ème édition de la journée nationale de la Paix. En effet, depuis 1996, la date du 15 novembre a été décrétée, Journée Nationale de la Paix afin de promouvoir et renforcer l’idéal de Paix en Côte d’Ivoire ; La Paix entre les Hommes et les nations, si chère au père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, feu le Président Félix Houphouët – Boigny, qui en a fait la pierre angulaire de son combat.
Cette édition 2022 de la journée nationale de la Paix est couplée à la 1ère édition de la journée nationale du pardon et du souvenir autour du thème :
SE SOUVENIR, SE PARDONNER, POUR CONSTRUIRE ENSEMBLE L’AVENIR.
Pour rappel, la Journée Nationale du Pardon et du Souvenir a été instituée par le gouvernement ivoirien en Mars 2020 et célébrée le 16 décembre de chaque année, en hommage à toutes les victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire. L’organisation de cette journée fait partie des recommandations de la Commission Dialogue, Vérité, Réconciliation (CDVR).
Pour les victimes des crises survenues en Côte d’ivoire, ces deux évènements couplés ont une signification particulière.
En effet, pendant près de trois décennies, les crises politico –militaires en Côte d’Ivoire ont produit des milliers de victimes de toutes les catégories de violations flagrantes des droits de l’Homme et du droit international humanitaire qui constituent des crimes de droit international.
Pourtant la question de la reconnaissance du statut de ces victimes et les garanties de non- répétitions des violations des droits humains demeurent aujourd’hui encore au centre des préoccupations des victimes.
Nombreuses sont encore les victimes vulnérables en attente de réparation promise par le Président de la République, car à ce jour, seulement 4% d’entre elles ont pu bénéficier des programmes de l’Etat.
C’est pourquoi, la COVICI saisit une fois de plus cette occasion de la célébration couplée Journée nationale de la Paix – Journée nationale du souvenir et du pardon pour exprimer toute sa reconnaissance au Chef de l’Etat pour avoir initié le processus justice transitionnelle depuis 2012 et le supplie de le poursuivre. En effet, comme le stipulent les résolutions jumelles de 2016 sur la pérennisation de la paix, notamment la résolution 70/262 de l’Assemblée générale et la résolution 2282 du Conseil de sécurité, l’appropriation de ce processus par les pays est fondamentale pour la réussite des efforts de consolidation de la paix ; et qui du reste, passe nécessairement par le pardon des victimes.
A cet effet, la COVICI recommande au Gouvernement de:
- Accepter de voter la loi sur ‘’le statut des victimes et les modalités de réparation’’ se trouvant sur la table du Gouvernement depuis 2016;
- Publier ou notifier aux victimes la liste consolidée des 316 954 Victimes produite par la CONARIV ;
- Ouvrir un contentieux autour des 557.101 dossiers de victimes invalidés ;
- Reprendre les réparations individuelles au cœur du processus de réconciliation et de cohésion nationale afin d’augmenter le faible taux de réparation;
- Financer les projets en faveur des groupes de victimes vulnérables ;
- Accorder une rente viagère aux victimes rendues invalides ;
- Prendre en charge de manière spécifique les victimes des violences sexuelles liées aux conflits ;
- Associer les organisations de victimes à toutes les initiatives de réconciliation, de cohésion sociale et de paix.
Fait à Abidjan le 15 Novembre 2022
Pour la COVICI
Kanté Lassina
Président du Conseil d’administration