‘@informateur- La récente fixation du prix bord champ du Café-cacao, le trafic illicite du cacao vers les pays voisins, la péréquation transport ainsi que l’inaccessibilité des routes pour l’évacuation des produits agricoles étaient, entre autres sujets, au centre d’une conférence de presse animée, le samedi 14 octobre 2023, par la Centrale syndicale agricole de Côte d’Ivoire (Cesa-ci).
D’entrée de jeu, le Secrétaire général de la Cesa-ci s’est prononcé sur le prix bord champ fixé à 1000 FCFA/kg pour le cacao et 900 FCFA/FCFA le café pour la campagne 2023-2024. Selon lui, la chaîne d’approvisionnement mondiale du cacao se caractérise par une répartition inégale des revenus entre ses différents acteurs. Une situation à laquelle vient se greffer l’augmentation continuelle du coût du carburant. «Dans un tel climat de cherté de la vie, les producteurs agricoles à l’instar des autres couches de l’écosystème socio-économique de la Côte d’Ivoire ne savent où donner de la tête. Avec le système de vente anticipée, les producteurs de Café et de Cacao de Côte d’Ivoire ne bénéficient pas de la montée actuelle des cours mondiaux contrairement à ceux des pays voisins», a dénoncé Thibeaut Yoro.
Selon le conférencier, l’une des conséquences de cette situation c’est bien la fuite des produits agricoles vers les pays voisins. «Les trafiquants trouvent ici un argument de plus pour justifier et développer leurs activités illicites de destruction de l’économie ivoirienne ; d’énormes ressources financières chiffrées à des milliards FCFA échappent aux caisses nationales»,a fait remarquer le Secrétaire général de la Cesa-ci. Estimant qu’il est temps d’agir contre les pilleurs. A cet effet, annonce-t-il, «la Centrale a mis en place une stratégie d’alerte et de dénonciation aux frontières. Quelques jours après une tournée aux frontières ouest du président Seydou Kiebré qui a donné un message clair et précis dans ce sens, certains camions des trafiquants sont saisis à la satisfaction des autorités compétentes».
La Centrale syndicale a également plaidé pour que le gouvernement augmente le différentiel de ramassage de 80F/Kg resté statique depuis plus d’une décennie, alors même que le coût du carburant ne cesse de grimper. «Il est de notoriété que cette marge ne peut couvrir toutes les charges de production, il faut une hausse vu la donne de cherté de la vie qui nous frappe de pleins fouets avec la récente augmentation du carburant et d’autres facteurs contraignants», a soutenu la Centrale.
La structure syndicale présidée par Seydou Kiébré a, par ailleurs, invité le gouvernement et le Conseil du Café-cacao «à de profondes réflexions avec les syndicats et tous les acteurs du binôme Café-cacao tant sur les questions de péréquation transport, de l’inaccessibilité des routes de desserte, et de la pression fiscale qui étouffent les coopératives agricoles».Elle a également regretté le fait que l’interprofession Café-cacao peine à se mettre en place.
Toutes ces questions feront l’objet d’une attention particulière de la part du nouveau bureau de la Centrale syndicale, mis en place à l’occasion de la cette conférence de presse qui a mobilisé de nombreux producteurs à Cerao Aghien des 2 Plateaux.
Charlène ADJOVI