‘@informateur- Mamadou Bonkoungou, patron d’Ebomaf et Liz Transport et Apollinaire Compaoré, président du Patronat Burkinabè, deux richissimes hommes d’affaires burkinabè multicartes qui se retrouvent à la barre dans le procès de l’ex-ministre des transport, Vincent Dabilgou, par ailleurs, président du parti Nouveau temps pour la démocratie (NTD).
S’il est vrai que ces deux hommes sont tout aussi justiciables que n’importe quel citoyen burkinabè, la scène n’est cependant pas honorable, la posture non plus, puisqu’ils y sont en tant que témoins dans une affaire de «détournements de deniers publics, de blanchiment de capitaux, de financement occulte de parti politique».
De fait, Mamadou Bonkoungou et Apollinaire Compaoré ont été appelés à la barre, ce jeudi 29 juin 2023, pour dire leur part de vérité dans les chefs d’accusation qui pèsent sur l’ancien ministre de Roch Marc Christian Kaboré. Les deux hommes d’affaires avaient à se prononcer sur leur supposé financement du parti NTD.
Mais comme il fallait s’y attendre aucun des deux n’a été affirmatif sur ce sujet. Si Mamadou Bonkougou a nié avoir remis 20 millions à Vincent Dabilgou pour sa campagne et défendu sa société de soutenir des campagnes politiques, le président du patronat burkinabè a lui, déclaré ne pas se rappeler l’avoir fait.
Quand on sait les accointances entre les opérateurs économiques et les hommes politiques, voire les régimes qui se succèdent, on comprend que certains d’entre eux ne soient pas au-dessus de tout soupçon dans les affaires de corruption et de blanchiment d’argent.
Arrêté et déposé à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) depuis le 10 février 2023, le procès de Vincent Dabilgou qui s’est ouvert le 15 juin dernier verra défiler plus d’une dizaine de témoins. Des hommes politiques aux hommes d’affaires en passant par de simples sachants, la version de chacun devrait permettre la manifestation de la vérité.
Alfred SIRIMA