@Informateur.info- Alors que l’on attendait d’être situé sur son sort dans l’affaire des «77 véhicules», le maire de Ouagadougou a réussi la prouesse de détourner les regards sur cette affaire en créant une autre ; où il passe pour une victime. Et les faits sont têtus. Ci-dessous, l’extrait de la conférence de presse du 18 juin 2020 du procureur du Faso.
«Quant encore à l’article paru dans le journal L’Evènement n°23 en date du 10 juin 2020, intitulé «poursuite Judiciaire contre le Maire de Ouagadougou, des magistrats sollicitent 70.000.000 de FCFA pour classer le dossier», mon parquet a ouvert une enquête qui a permis d’établir les faits en ce qui concerne le magistrat SAWADOGO Narcisse et BAGAGNAN Allassane. L’enquête n’a pas permis de relever des éléments à charge contre le magistrat BONKOUNKOU Dieudonné cité dans l’article du journal pour avoir agi avec SAWADOGO Narcisse et BAGAGNAN Allassane en vue de leurs bons offices auprès des juges chargés du dossier du maire pour le faire classer sans suite. SAWADOGO Narcisse et BAGAGNAN Allassane ont déclaré avoir été approchés par le maire en vue d’intervenir auprès des magistrats pour faire classer son dossier sans suite avant que SAWADOGO Narcisse, contrairement à BAGAGNAN Allassane, ne reconnaisse, au cours des interrogatoires de confrontation avec le maire, que c’est eux qui sont entrés en contact avec le maire pour lui proposer leur service.
Du reste, de l’audition du maire, il ressort qu’il a eu affaire au magistrat SAWADOGO Narcisse, BAGAGNAN Alassane et SANE Moussa même si ce dernier s’est contenté de le mettre en contact avec BAGAGNAN Allassane à la demande de celui-ci. Outre l’article du journal, il ressort de certains enregistrements audio effectués par le maire et accessibles au public depuis le 16 juin 2020, que des magistrats chargés ou non du dossier ont été approchés par SAWADOGO Narcisse et son acolyte BAGAGNAN Allassane. Il est déclaré à tort par SAWADOGO Narcisse que le Juge d’Instruction KOANDA Daouda est chargé du dossier alors qu’aucun Juge d’Instruction n’a été encore saisi du dossier. Par ailleurs, SAWADOGO Narcisse a déclaré qu’il a contacté le Doyen des Juges d’Instruction ZERBO Emile, son promotionnaire de la magistrature et supérieur hiérarchique du Juge KOANDA, en faisant croire qu’ils avaient le soutien de ce dernier dans leurs manœuvres.
A l’instar du substitut général BONKOUNGOU Dieudonné qui a été entendu et contre qui, il n’y a aucun élément probant, le Doyen des Juges d’Instruction ZERBO Emile et le Juge d’Instruction KOANDA Daouda ont été entendus mais il n’y aucun élément de l’enquête permettant de dire qu’ils étaient directement ou indirectement au courant de cette entreprise criminelle.
A la clôture de l’enquête qui ne permet pas de retenir des charges contre SANE Moussa, SAWADOGO Narcisse et BAGAGNAN Allassane qui reconnaissent les faits de même que le contenu des enregistrements audio effectués par le maire ont été poursuivis pour tentative d’escroquerie et pour diffamation suivant la procédure de flagrant délit.
La poursuite de diffamation contre eux fait suite aux plaintes de BONKOUNGOU Dieudonné, ZERBO Emile et KOANDA Daouda. SAWADOGO Narcisse, en raison de sa qualité de magistrat, bénéficié d’un privilège de juridiction conformément à l’article 523-1 et 3 du code de procédure pénale. En conséquence, j’ai formulé une requête à la chambre criminelle de la Cour de Cassation à l’effet de désigner la juridiction de jugement».