@Informateur.info- La 3ème journée de la conférence sur le changement climatique à Glasgow en Ecosse a été marquée, mardi 02 novembre, par le panel de Fairtrade international qui a donné lieu à plusieurs interventions dont celle de Benjamin Franklin Kouamé, président du Conseil d’administration des coopératives agricoles certifiées Fairtrade Afrique et membre actif du bureau de l’Association des Pca de coopératives de café cacao de Côte d’Ivoire (ASPCACC).
En effet, dans son intervention, Benjamin Kouamé a d’abord planté un tableau alarmant pour les agriculteurs africains. «Il y a urgence pour une population qui a choisi de nourrir le monde. De quoi s’agit-il ? Il y a quelque temps nous avons constaté que la pluie ne tombe plus et quand elle doit venir c’est pour dévaster nos champs. Quand le soleil sort, c’est pour assécher nos terres. Je pense à nos femmes, celles qui nous ont donné la vie et qui produisent avec nous. Tous leurs espoirs et leurs efforts dans les champs disparaissent à la fin des saisons à cause des changements climatiques. Nous devrons aider ces femmes. Si nous n’avons rien à leur donner ne créons pas les conditions de leur disparition», a-t-il dépeint.
Avant de prévenir : «Si nous restons dans ce contexte, l’horizon est sombre et la chaîne va se rompre. La jeunesse ne voit plus d’un bon d’œil faire l’agriculture. Vous allez les retrouverez là où il ne faut pas. Il y a urgence, il faut agir. Quand je vous vois ici réunis, j’ai de l’espoir. Nous avons l’expertise de produire, nous avons la connaissance, nous avons les bonnes pratiques grâce à Fairtrade qui nous encadre. Mais dans ce changement nous avons besoin d’être résilients, nous avons besoin de moyens pour nous attaquer au changement climatique, pour nous accommoder. Quand au cours d’une campagne agricole vous avez tout perdu où est la ressource pour recommencer ?».
Pour Benjamin Kouamé, par ailleurs Pca de la Société coopérative simplifiée agricole M’Bloussouè (Scoops ECAM), et signataire d’une pétition appelant à investir dans les petits producteurs, le monde agricole attend tout simplement la part des décideurs dans ce combat qui concerne le monde. «C’est un sujet que nous débattons depuis des années. Où en sommes-nous avec les décisions, où en sommes-nous avec les promesses, où en sommes nous avez les engagements ?», s’est-il interrogé.
Alfred SIRIMA