‘@Informateur.info- La maladie à coronavirus (Covid-19) étant ses tentacules sur le continent africain qui enregistrait, selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine, au 31 mars 2020, 5 287 cas confirmés et 172 décès parmi lesquels des sommités de la culture, de la politique et du sport, notamment, la légende camerounaise du jazz, Manu Dibango, la vedette musicale congolaise, Aurlus Mabélé, la députée Marie-Rose Compaoré, Vice-présidente de l’Assemblée nationale du Burkina Faso et le dernier en date, le Sénégalais, Pape Diouf, journaliste, agent de joueur et ex-dirigeant de club.
Certes la contamination n’est pas encore foudroyante mais elle n’épargne plus l’Afrique qui constate, impuissante, la folle course meurtrière de la pandémie décimant ces élites.
C’est la parlementaire burkinabè Marie-Rose Compaoré, 2è Vice-presidente de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, pays de l’Afrique de l’ouest qui ouvre le bal macabre en succombant au Covid-19, le 18 mars 2020 au CHU de Tengandogo à Ouagadougou, à l’âge de 62 ans. Femme politique engagée, Mme Compaoré fut jusqu’à son décès, co-fondateur et membre du bureau exécutif de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), la deuxième force politique du pays. Depuis le 30 décembre 2015, elle était la 2è Vice-présidente de l’Assemblée nationale du Burkina Faso.
Alors que le continent n’avait pas encore séché ses larmes, moins de vingt-quatre heures après, le chanteur congolais Aurélien Miatsonama dit Aurlus Mabélé qui rend l’âme dans sa 67è année, le 19 mars à Paris, emporté par ce virus. « Mon papa est mort ce matin du coronavirus … Merci d’honorer sa mémoire, » annoncait Liza Monet, la fille du défunt, sur ses comptes Facebook et Twitter avant d’ajouter « c’est une grande légende du Soukouss que le peuple congolais perd aujourd’hui. Je suis inconsolable et effondrée ».
Aurlus Mabelé né au quartier Poto-Poto de Brazzaville est considéré comme l’un des pères fondateurs du Soukouss, musique au rythme dansant dérivée de la rumba congolaise. Co-fondateur du célèbrissime groupe Loketo, Aurlus Mabélé était l’une des sommités du monde artistique africain ayant vendu plus de 10 millions d’albums tout au long de sa riche carrière.
L’artiste était, également, l’un des porte-étendards du mouvement des sapeurs du Congo-Brazzaville, rivalisant parfois avec des mouvements venus de la République démocratique du Congo voisine dont le défunt Papa Wemba était l’une des figures de proue.
Le 24 mars, la première célébrité mondiale à succomber à l’épidémie de coronavirus, à l’âge de 86 ans, se nomme Manu Dibango, saxophoniste camerounais de renom. L’auteur d’un des plus grands tubes planétaires de la musique world, « Soul Makossa » (1972), décède au petit matin, dans un hôpital de la région parisienne.
Soul Makossa, le titre phare de l’album de la Coupe d’Afrique des nations de football (1972) au Cameroun, révèle l’artiste au monde. Le succès considérable de ce tube a fait de Manu Dibango, l’un des pères fondateurs de la world-music. L’Afrique ne cessera pas de sitôt, de pleurer le saxophoniste camerounais.
Une semaine plus tard, le continent perd Pape Diouf, éminent journaliste sportif, agent de joueur et ex-président du club français de l’Olympique de Marseille (OM), le 31 mars 2020. Il n’avait que 68 ans. Le flot ininterrompu des hommages à l’endroit de cet homme d’exception, est la preuve que toute la planète où presque se montre inconsolable à la mort de Pape Diouf.
En moins de trois semaines, le Covid-19 a plongé l’Afrique dans une tristesse inexplicable avec la perte de trois de ses valeurs sûres. Que leurs âmes reposent en paix.
Geneviève MADINA