‘@Informateur.info- Dans un entretien téléphonique accordé, lundi, à Informateur.info, Aboubacar Sanogo, délégué consulaire burkinabé, est revenu sur les affrontements inter-communautaires survenus, dimanche, dans la localité d’Agbossou dans la sous-préfecture d’Andé (Bouagouanou) où il dénombre » plusieurs magasins et boutiques incendiés ».
Selon M. Sanogo, la crise couvait depuis le 2 avril dernier lorsqu’un jeune burkinabè sur sa moto s’est vu refusé le passage par trois autochtones agni d’Agbassou.
« Le Burkinabé a tout fait pour les contourner et c’est là qu’il aurait été insulté par l’un des trois. Il s’est alors arrêté pour répliquer à l’insulte. Les choses ont alors dégénéré mais il n’y a pas eu de bagarre puisque des personnes se sont interposées », rapporte Aboubacar Sanogo, précisant l’intervention des forces de l’ordre qui ont calmé les esprits.
Après cet incident, poursuit-il, les jeunes agni d’Agbossou sont devenus menaçants vis-à-vis non seulement des Burkinabè mais aussi des Maliens, des Guinéens et des allogènes Dioula.
« Les menaces avaient atteint un certain seuil que ces derniers qui détiennent les magasins et les boutiques ont dû fermer pour éviter des pillages et agressions. Malheureusement, c’est ce qui est arrivé ce dimanche 5 avril. Plusieurs boutiques et des magasins de produits alimentaires et un moulin ont été incendiés » raconte-t-il.
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est que les communautés étrangères sont allées ce dimanche saisir le chef du village de la situation et demander son intervention.
« C’est en sortant de la cour du chef que les jeunes agni et la délégation des étrangers se sont croisés et tout s’est gâté », relate encore Aboubacar Sanogo.
Selon le délégué consulaire, une rencontre de crise se tient ce lundi 6 avril 2020 au foyer des jeunes d’Agbossou entre les autorités locales et les chefs des différentes communautés pour trouver une solution.
« Mais à l’heure où je vous parle les femmes et les enfants des étrangers ont tous quitté le village pour se réfugier ailleurs de crainte des violences», informe-t-il.
Cela, malgré la présence d’un détachement militaire venu de Dimbokro pour sécuriser le village.
Geneviève MADINA