‘@Informateur.info- Une affaire de 500 nouveaux bacheliers fraudeurs révélée par le ministre burkinabè de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassou Maïga, le 18 mars dernier, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou, indexait la Côte d’Ivoire comme l’un des pays de provenance desdits bacheliers. L’Association Burkinabé des élèves et étudiants des Grandes Écoles et Universités en Côte d’Ivoire (AGEBECI) s’inscrit en faux et donne des précisions sur cette scabreuse affaire.
Pour Sawadogo Wahabo, étudiant en Master 1 de Comptabilité, Contrôle de gestion à l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody et président du Bureau exécutif national de l’ABEGECI, « les élèves en provenance de la Côte d’Ivoire ne sont mêlés de près ni de loin dans cette affaire de fraude ».Il soutient que « tous les 400 bacheliers en provenance de la Côte d’Ivoire que notre association a assistés pour les pré-inscriptions et inscriptions sont régulièrement inscrits dans les universités et grandes écoles burkinabè ». Selon lui, s’il y a fraude, ce qu’il regrette d’ailleurs, les élèves de Côte d’Ivoire ne font pas « partie des fraudeurs ».
Créée en 2000 pour le bien être de ses membres, l’ABEGECI accompagne sur toute l’étendue du territoire ivoirien, les élèves et nouveaux bacheliers. « Nous leur apportons assistance pour réussir leur cursus scolaire et après le bac, nous les accompagnons au Burkina Faso pour continuer leurs études et leur insertion », a insisté Sawadogo Wahabo dans un entretien qu’il nous a accordé dans les locaux de Informateur.info en compagnie de son Vice-président, Boly Aboubacar.
Après les résultats du baccalauréat, explique M. Sawadogo, « nous ouvrons une permanence au Consulat d’Abidjan pendant deux semaines renouvelables selon les besoins, pour recenser et encadrer les nouveaux bacheliers en vue de les préparer à la pré-inscription dans les universités du Burkina ». En plus de cette permanence, « nous organisons une journée d’orientation au cours de laquelle un document contenant les différentes universités du Faso avec les filières, les conditions d’admission à ces universités, est remis à chaque nouveau bachelier », a fait savoir le président de l’ABEGECI.
Après vérification des collantes pour s’assurer de leur authenticité, tous les dossiers sont acheminés à Ouagadougou à la structure sœur de l’ABEGECI qui est l’Association pour Intégration des élèves et Etudiants Burkinabè venant de l’Extérieurs (AIEEBEX) dirigée par Rouamba Salif pour le suivi et l’inscription des bacheliers dans les universités burkinabè.
Ce qui fait dire à Sawadogo Wahabo que « manifestement, s’il y avait des cas de fraude, nous les aurions découverts en amont avant de faire acheminer les dossiers à Ouagadougou ». Toutefois, l’étudiant en Master 1 de Comptabilité reconnaît qu’il peut y avoir des erreurs de bonne foi mais qui ne peuvent pas être assimilées à des cas de fraude.
« Vous savez la création de la plate-forme Campusfaso n’a pas tenu compte des bacheliers de la Diaspora. La plate-forme a été adaptée au système burkinabè sans tenir compte des systèmes de la Diaspora. Et donc les nouveaux bacheliers de la Diaspora avaient du mal à utiliser cette plate-forme. Car il y a des informations qu’on demande. Si tu n’as pas quelqu’un à tes cotés pour renseigner la plate-forme tu peux te tromper. Imaginez les bacheliers de la Diaspora qui n’ont personne, ils remplissent comme ils l’entendent. Il peut se tromper. De bonne foi », admet-il.
Or, poursuit encore M. Sawadogo, « il y a des bacheliers qui vont dans les cybercafés dont les gérants ne savent rien de la plate-forme Campusfaso et qui induisent les bacheliers en erreur en renseignant selon la plate-forme des pays de la Diaspora. Il nous a été donné d’assister des gérants de cyber pour maîtriser la plate-forme Campusfaso. Vous comprenez donc notre stupéfaction quand on parle de fraudeurs venant de la Côte d’Ivoire. Non, il n’ y a pas eu de fraudes en Côte d’Ivoire », insiste encore Sawadogo Wahabo, invitant les responsables de Campusfaso à « une campagne de sensibilisation au niveau de la Diaspora » car ce n’est pas facile de « renseigner cette plateforme« , justifie-t-il.
Le président de l’ABEGECI qui revendique 200 membres actifs et plusieurs sections à l’intérieur du pays, ambitionne de « couvrir chaque chef lieu de région de sorte à mobiliser nos camarades autour des objectifs de l’Association. Surtout que la majorité est née en Côte d’Ivoire et ne connaît pas la mère patrie. Il nous appartient de les encadrer pour réussir comme beaucoup de nos aînés de l’association qui sont de hauts cadres dans l’administration et le privé au Burkina Faso ».
Pour cela, l’ABEGECI appelle les bonnes volontés à l’aide car les défis sont « nombreux ». D’ores et déjà, Sawadogo Wahabo et son bureau expriment leur reconnaissance aux « autorités consulaires et diplomatiques du Faso en Côte d’Ivoire qui ne ménagent pas leurs efforts à nous soutenir », salue-t-il.
Alfred SIRIMA