‘@Informateur- A quand la fin du calvaire de la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire pour se faire établir une simple carte consulaire? C’est la sempiternelle question que l’on se pose alors même que les autorités diplomatiques et consulaires (Ambassadeurs et Consuls généraux) se succèdent sans apporter de solutions. Elles dont la mission est de défendre les intérêts de la communauté semblent finir par s’accommoder, depuis leurs bureaux feutrés, de la situation.
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De fait, selon des informations recueillies auprès d’une centaine de requérants de la fameuse carte consulaire durant le seul mois d’octobre, aucun n’a reçu sa pièce consulaire dans le délai d’un mois tel que convenu après enrôlement. En élargissant nos sources auprès du Consulat, nous apprenons avec effroi l’ampleur de la misère des Burkinabè en quête d’une pièce d’identité.
- Les faits crèvent les yeux
Pour la seule juridiction consulaire d’Abidjan régentée par le Consul Général, Nana Benjamin, ce sont plus de 15.000 cartes consulaires qui seraient en souffrance dans les machines de Snedai depuis le mois d’août. Dans la juridiction consulaire de Soubré, ce chiffre serait plus élevé. A cela, il faut ajouter Bouaké. Le préjudice qu’inflige ce laxisme que rien ne saurait objectivement justifier, est tout simplement indescriptible pour des veuves, de simples citoyens burkinabè et des entrepreneurs en quête de la pièce pour des raisons diverses et parfois urgentes. Le comble est que pendant que la production des cartes est à l’arrêt, les enrôlements se poursuivent, les paiements se poursuivent et des rendez-vous sont toujours fixés aux nouveaux enrôlés par les agents de Snedai qui savent en leur âme et conscience que ces rendez-vous ne seront pas respectés. Il y a là de toute évidence de l’abus.
- Il faut oser la voie judiciaire
Pour le malheur des requérants de la carte consulaire, c’est qu’à l’impuissance des Consuls généraux des trois juridictions consulaires et de l’Ambassadeur à faire cesser ces longues attentes et la corvée induite, s’est ajoutée un silence complice des nombreuses associations de la société civile burkinabè en Côte d’Ivoire.
Il faut pourtant qu’elles se réveillent, qu’elles donnent de la voix, qu’elles organisent les «victimes» et qu’elles osent porter plaintes devant les tribunaux avec des constats d’huissiers à l’appui contre Snedai pour manquement à son cahier de charges et la contraindre à payer des dommages et intérêts pour les souffrances causées à la communauté depuis 2014. Il est peut-être temps d’explorer cette piste avec courage et détermination pour voire bouger les choses.
Alfred SIRIMA