- Les autorités diplomatiques interpellées
Informateur.info-L’association des Sans Voix de Daouda Kaboré est allée, ce mercredi 29 juillet, au bout de son projet de tenir son sit-in devant le Consulat Général du Burkina Faso pour exiger la libération de Kiébré Seydou, opérateur économique burkinabé détenu depuis mars dernier sans procès. Venus à bord d’un minicar, ils étaient une bonne vingtaine ce matin à prendre d’assaut le Consul Général. Objectif : sortir le Consul Général du Burkina Faso à Abidjan, M. Daouda Diallo du mutisme dans lequel il s’est cloitré depuis l’arrestation de son compatriote Kiébré Seydou.
Et pour la circonstance les termes choisis par les initiateurs de ce sit-in pour interpeller l’autorité traduisent un réel déphasage entre les aspirations de cette communauté et ceux qui les administrent. «L’Association des Sans Voix voudrait par ailleurs s’indigner du fait que les Autorités Consulaires et Diplomatiques burkinabé s’accommodent d’une telle injustice en se complaisant dans leurs bureaux feutrés à Abidjan et à Bouaké. Tout en demandant la libération immédiate de Kiébré Seydou, Secrétaire général du CROMP, qui a été arrêté et détenu pour être réduit au silence parce qu’il a défendu les intérêts des infiltrés burkinabé du Mont Péko, l’Association des Sans Voix voudrait rappeler que c’est pour servir avant tout les intérêts de leurs compatriotes que ces diplomates sont affectés en Côte d’Ivoire et payés au frais des contribuables burkinabés», y lit-on dans la motion de protestation remise au Consul Général d’Abidjan.
Rappelant les faits dans cette motion, l’Association des Sans Voix écrit ceci : «L’association des Sans Voix voudrait par la présente motion interpeller les autorités consulaires et diplomatiques burkinabé en Côte d’Ivoire sur l’arrestation de M. Kiébré Seydou, Secrétaire général du Conseil Représentatif des occupants du Mont Péko (CROMP) depuis le 4 mars 2015 et qui reste jusqu’à ce jour détenu à la prison civile de Man sans jugement. » Et de poursuivre : « Nonobstant les démarches de son avocat, le juge d’instruction M. Hien Marcel en charge de ce dossier rejette la requête de sa mise en liberté provisoire. Ce dossier ne revêt pourtant aucun mystère dans la mesure où tous les faits se sont déroulés au grand jour, abondamment relayés par la presse nationale et internationale»
Pour Daouda Kaboré, président des Sans Voix, la question du «vol des revenus »des clandestins ne peut pas être occulté parce que les faits sont têtus. « S’il y a procès il y’aura forcement un grand déballage que le monde saura », a-t-il lancé au terme du Consulat. Tout en insistant encore sur une mobilisation de toutes les bonnes volontés pour que le droit soit dit. La motion de protestation a été réceptionnée par M. Ouattara, ministre-Conseiller assurant l’intérim à l’ambassade et le Consul Général Daouda Diallo.
Faut-il le rappeler, Kiébré Seydou a été arrêté le 4 mars 2015 alors qu’il dénonçait depuis novembre 2014 le « vol des revenus des clandestins burkinabé» à travers un système de prélèvement mis en place par le Préfet de Duékoué, M. Sangaré Sory. Des faits attestés par un reportage de TV5MONDE et d’un communiqué du Mouvement Ivoirien des Droits de l’homme publié le 13 mai 2015. Lors du séjour du Premier Ministre burkinabé Yacouba Isaac Zida en début juillet, l’on avait tenté de faire croire au chef du gouvernement burkinabé que le détenu est un ex-combattant.
Dalima Dahoué, Informateur.info