Informateur.info- Une année qui s’éclipse et fait place à une autre est toujours un moment où l’on s’arrête pour faire le point des acquis et dégager les perspectives. En Côte d’Ivoire, 2014 aura été une année riche en action pour la vie de la communauté burkinabé.
Démarrage des travaux de la Maison du Burkina
Conçu depuis plus de 20 ans, c’est finalement en mars 2014, que la pose de la 1ère Pierre de la Maison du Burkina Faso (devant accueillir les locaux de l’ambassade et du Consulat Général) a eu lieu. Un acte très attendu qui donne de l’espoir aux millions de Burkinabè qui ont dû cotiser plus de 20 ans sans voir un début de commencement à ce projet de 20 milliards qui doit symboliser le rayonnement du Burkina Faso en Côte d’Ivoire. Certes, des points d’ombre restent encore à être élucidés quant au montant réel cotisé par la diaspora en 20 ans mais l’histoire retiendra, 20 ans après sa conception que c’est sous son Excellence Justin Koutaba que ce projet a pris forme.
Au plan littéraire
Au plan littéraire, on a enregistré en avril 2014 la publication aux éditions Lebel du livre « Blaise Compaoré à la croisée des chemins » Précédé de « Alassane Ouattara à l’épreuve du pouvoir »,un essai politique du Journaliste-écrivain Alexandre Lebel Ilboudo. Un livre critique qui a épousé l’actualité au Burkina Faso et dans lequel l’auteur suggérait au Président Blaise Compaoré de savoir se retirer du pouvoir afin d’éviter une humiliation. Dans le même ouvrage, Alexandre Lebel Ilboudo a aussi fustigé une attitude ingrate du président Alassane Ouattara et des cadres au pouvoir vis-à-vis des militants du RDR dont beaucoup souffre encore le martyr après 18 ans de lutte dans l’opposition. Si le premier a perdu le pouvoir le 30 octobre 2014 pour n’avoir pas écouté les conseils à lui prodiguer, le second lui manœuvre (pour éviter la sanction de ses militants en 2015), pour rallier l’électorat PDCI à sa cause avec l’appel confligène de Daoukro, lancé par Henri Konan Bédié. Alexandre Lebel Ilboudo n’en a pas moins échappé à un mystérieux incendie de sa voiture en mai 2014 alors qu’il projetait la dédicace de son ouvrage à Ouaga en plein débat politique sur le referendum au Burkina Faso.
Au plan politique
A plan politique 2014 aura aussi été marqué par un regain d’activité des partis politiques représentés en Côte d’Ivoire. Le CDP section Côte d’Ivoire avec à sa tête Dramane Sawadogo, l’UNIR /PS avec Pograwa Moumouni, l’UPC avec Somba Frédéric, l’ADF/RDA avec Savadogo Mamadou et le MPP avec Sankara Inoussa ont entretenu dans leurs divergences idéologiques la flamme militante de la diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire jusqu’à la démission du président Blaise Compaoré le 30 octobre 2014. Mais alors que la charte de la transition était en cours d’adoption, le Conseil national des Burkinabè en Côte d’Ivoire (CNB-CI), le Collectif des associations et mouvement de jeunesse burkinabè en Côte d’Ivoire et l’association des Sans Voix, auront joué un rôle remarquable en se rendant à Ouaga rencontrer le Premier Ministre Yacouba Isaak Zida pour plaider la cause de la diaspora burkinabè.
La nomination d’un nouveau Consul
Vacant durant plusieurs mois pour cause de décès de l’ancien consul général (mais dont l’intérim était assuré par le conseiller juridique Karim Idogo), le Consulat général du Burkina Faso a eu un nouveau locataire M. Daouda Diallo qui a pris fonction en mai 2014. Diplomate de carrière, ce dernier a promis, entre autre, la modernisation de l’Etat civil, l’informatisation des services et la mise en place d’un cadre de concertation permanente avec les différentes composantes de la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire. La communauté burkinabè en Côte d’Ivoire s’est réjouie d’avoir à sa tête un homme d’expérience pour porter encore plus haut le flambeau burkina Faso.
2014 a aussi vu décorer le colonel Boureima Ouédraogo, attaché militaire du Burkina Faso en Côte d’Ivoire, élevé le 24 mars 2014 au rang de Chevalier de l’ordre national de Côte d’Ivoire. Au titre de la décoration, on retiendra également l’élévation au rang de chevalier dans l’ordre du mérité Burkinabè du président du Réveil Club Bila Mamadi. L’un des leaders de jeunesse burkinabè les plus dynamiques en Côte d’Ivoire.
Blaise Compaoré en exil à Yamoussoukro
Après un bras de fer avec son opposition, Blaise Compaoré a fini par perdre le pouvoir le 30 octobre 2014. Contraint de fuir le pays pour sa sécurité, celui qui a régné sans partage durant 27 ans n’a pas trouvé d’autres lieux que Yamoussoukro comme point de chute. Depuis qu’il a pris ses quartiers à Yamoussoukro, jamais selon nos informations l’ambassadeur Justin Koutaba n’est allé lui dire « Yako ». N’en voulez pas à son Excellence, il aura d’autres occasion de le faire mais pour l’heure, il faut préserver son poste en évitant de prêter le flanc à ceux qui veulent le voir être révoqué.
Moins d’engouement pour la carte biométrique
Lancée en novembre 2013, les statistiques d’enrôlement de la carte consulaire biométrique attendues par la représentation diplomatique du Burkina Faso en Côte d’Ivoire n’ont pas été atteintes. A l’issue d’une tournée à l’intérieur dans les juridictions consulaires pour faire le point des avancées, son Excellence Justin Koutaba constatait avec regret que celle d’Abidjan traine encore les pieds. Seulement 130 000 personnes ce sont faites enrôlées en un an au lieu 85.000 attendus par mois selon les prévisions. Soit un gap de 500.000 personnes. Un fâcheux constat qui appelle sans doute, une nouvelle stratégie de communication et de sensibilisation à la fois de la chancellerie mais aussi de la société Sneidai. Et pourtant, depuis le 31 mai 2014, les anciennes cartes consulaires ont cessé d’être valables en Côte d’Ivoire.
Installation de la CENI
Dans la perspective du vote des Burkinabè de l’étranger, la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire a assisté les 8 et 10 juillet 2014 à l’installation des démembrements de la commission électoral nationale indépendante (CENI) à Abidjan et à Bouaké. « La Côte d’Ivoire étant l’un des 14 axes géographiques établit par la CENI dans son programme de maillage des 32 ambassades et 9 consulats à travers le monde dans le but de toucher tous les citoyens de la diaspora burkinabè en âge de voter », résumait dans un communiqué l’attaché de presse Vanessa Touré.
Au plan religieux
Le Cheik Abdoul Aziz Sarba aura parcouru une dizaine de villes de l’intérieur de la Côte d’Ivoire au cours de 2014 pour soit inauguré une mosquée, soit communié avec les milliers de fidèles à l’occasion des Tafsir et autres cérémonies religieuses. En homme de paix, il n’aura pas moins été celui qui réconcilie dans la discrétion les leaders de la communauté burkinabè en désaccord. On note également dans la communauté que l’ex-délégué au Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE), Moussa Douamba, par ailleurs président de l’ONG Faso solidarité Côte d’Ivoire a sacrifié courant 2014, le 5é pilier de l’islam.
Sir Alfred, Informateur.info