Informateur.info- Ouagadougou n’est pas insensible à la rencontre prévue demain jeudi 28 janvier à l’Assemblée nationale entre Guillaume Soro et le Conseil national des Burkinabè en Côte d’Ivoire. L’initiative du président Sologo Mamadou qui fédère de nombreux leaders communautaires et religieux épris de paix est suivie avec beaucoup d’appréhensions au pays des hommes intègres.
Des craintes de s’entendre «cracher» au visage des vérités crues de la part d’une communauté qui contribue au développement sa mère patrie à coup de centaines de milliards par an, mais à qui l’on n’accorde aucune considération sont grandes. Ce que Ouagadougou redoute, c’est d’avoir a géré à la fois l’hostilité des autorités ivoiriennes vis-à-vis du mandat d’arrêt et le désaveu dans sa démarche judiciaire de sa propre diaspora.
En effet depuis hier, le téléphone du président du Conseil national des Burkinabè en Côte d’Ivoire ne cesse de crépiter, curieusement. Des coups de fil de personnalités qui ne l’appelaient jamais depuis Ouaga. Ces appels motivés ont les mêmes objectifs : se faire une idée du discours qu’il pourrait tenir à la rencontre de demain jeudi à l’hémicycle et face aux médias.
Connu pour ne pas être un adepte de la langue de bois, Salogo Mamadou, on se souvient, avait en depuis décembre dans une déclaration «dénoncer le manque de maturité politique et diplomatique» du Premier Yacouba Issac Zida alors ce dernier violant le principe de séparation des pouvoirs affirmait dans une radio locale que les fameuses «écoutes téléphoniques» étaient authentiques. L’ex-PM sera « contredit » le 18 décembre 2015 par le tribunal militaire qui a annoncé que les enregistrements en question n’avaient pas encore connu un début d’authentification. Ce rappel à l’ordre de l’ex-commandant en second du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avait fait mouche.
A l’évidence, ces coups de fil répétés pourraient donner le sentiment que Ouagadougou est en train de prendre, (à retardement), la mesure d’un éventuel incident diplomatique avec son voisin «austral». Car si cette rupture intervenait, le pouvoir Kaboré pourrait avoir du fil à retordre.
Dalima Dahoué
Informateur.info