Informateur.info-Plus de confection de la carte consulaire dans la juridiction consulaire d’Abidjan. Ce, jusqu’à nouvel ordre. Tel est le mot d’ordre lancé par le Collectif des associations et mouvements de jeunesse burkinabè en Côte d’Ivoire, soutenu par l’Association des Sans Voix, et le Conseil national des Burkinabè en Côte d’Ivoire. Si les deux dernières structures citées entendent rentrer dans le jeu, la semaine prochaine, le Camjbci a, quant à lui, mis les pieds dans les plats, vendredi dernier, en paralysant l’enrôlement de Snedai au Consulat général d’Abidjan. En cause, plus d’un grief reproché à la structure de Adama Bictogo. Lenteur dans la délivrance des cartes consulaires, mauvaise qualité de la carte qui se dégrade au bout de trois mois et la cerise sur le gâteau, c’est le fait que la police ivoirienne ne reconnaît pas en cette carte une valeur biométrique. Face au silence des autorités consulaires et les responsables de Snedai, depuis trois semaines que cette situation préjudiciable prévaut, la diaspora burkinabè en ce qu’elle dispose d’associations fortes, a décidé de prendre ses responsabilités. « Plus de confection de la carte consulaire dans la juridiction consulaire d’Abidjan». Ce mot d’ordre qui mobilise la diaspora, il faut le préciser, ne laisse pas indifférents les fonctionnaires de la chancellerie burkinabè en Côte d’Ivoire. C’est que ce même vendredi 14 avril, après avoir investi les locaux du Consulat général d’Abidjan, les responsables du CAMJBCI ont été invités à un dialogue au cours duquel l’attaché militaire de l’Ambassade, M. Sanfo Boureima aurait proféré des menaces à leur encontre. Ce, après avoir martelé d’une voix audible que les manifestants sont manipulés par des hommes politiques.
- La police diplomatique aux trousses des manifestants
En d’autre circonstance de tels propos et menaces auraient pu être mis sur le compte de la violence et la brutalité verbale qui caractérisent le militaire (mal formé). Malheureusement M. Sanfo qui a peut-être la chance, de ne pas être contrôlé dans la rue, de par ses fonctions, est mal placé pour toucher du doigt les réalités que vivent ses compatriotes. Sinon que vient chercher la politique dans une affaire de carte consulaire de mauvaise facture qui plus est, ne serait pas biométrique. Il faut vraiment être militaire pour tenir un tel raisonnement, hors sujet. Toujours est-il que, quoique hors sujet, ce raisonnement ne reflète pas moins l’état d’esprit des fonctionnaires de la chancellerie qui n’admettent pas le droit à la contestation de leurs administrés. Ainsi donc l’Ambassade et le Consulat après concertation, ce même vendredi, ont opté de jeter aux trousses des manifestants la police diplomatique qui doit elle-aussi entrer en jeu dès ce lundi 18 avril. Une décision qui présente des risques évidents d’affrontements dans la mesure où ce week-end, les responsables d’associations tiennent des rencontres, en vue d’une plus grande mobilisation à partir de ce même lundi contre Snedai.
Pour l’association des Sans Voix, même s’il faut se constituer prisonniers dans ce dossier, les Burkinabè sont prêts pour ce sacrifice. «Mais pas question qu’une solution définitive ne soit pas trouvée »,prévient Daouda Kaboré. Interrogé sur ces mouvements d’humeur, le président du Conseil National des Burkinabè en Côte d’Ivoire a dit son total soutien à la jeunesse. « Nous nous sentons trahis dans cette affaire parce qu’au départ de cette carte on nous a raconté beaucoup de choses. La réalité aujourd’hui est bien triste et nous ne pouvons pas accepter cela. J’engage les jeunes et les femmes à aller jusqu’au bout de cette lutte. Nous ne voulons plus de Snedai », martèle Salogo Mamadou.
Faut-il rappeler que tous les points d’enrôlement de Snedai seront paralysés, dès ce lundi, dans tout le district d’Abidjan par les membres des associations qui ont engagé cette lutte qu’on pourrait qualifier de libération.
Jean François Fall
Informateur.info