Informateur.info- Kiébré Seydou, Secrétaire général du Conseil représentatif des occupants du Mont Péko (Cromp) a été condamné ce mardi 13 octobre à douze mois de prison, par le tribunal de Man. Il est donc désormais situé sur son sort, après sept mois de détention jugés « arbitraires » par le Mouvement Ivoiren des Droits de l’Homme. Seydou Kiébré a été mis aux arrêts en mars 2015 suite à une plainte suscitée de deux de ses compatriotes, Vincent Bingouré et Sana Mamadou qui l’accusaient d’escroquerie. Une plainte qui avait suscité plus d’une question dans la mesure où les plaignants étaient des cosignataires du compte duquel l’escroquerie aurait été fait. De l’argent qui provenaient des cotisations des planteurs clandestins du Mont Péko sous la menace de déguerpissement et qui a servi à «mouiller la barbe des autorités locales».
A l’accusation d’escroquerie, plusieurs autres accusations aussi farfelues les unes que les autres (au nombre de 9) avaient été émises contre l’opérateur économique dans une affaire où les intérêts de certaines autorités locales étaient en cause. Notamment le Préfet de Duékoué, M. Sory Sangaré qui avait crée courant novembre 2014 des ports secs à travers lesquels un prélèvement de 100FCFA était ponctué sur le prix du Kg de cacao qui sortait du parc. Toute chose que Kiébré Seydou dénonçait, citant nommément le Préfet, l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) et les FRCI comme étant ceux qui «volaient» les revenus des clandestins du parc.
Dans un rapport d’enquête diligentée dans le parc, le Mouvement Ivoirien des Droits de l’homme (MIDH) avait dénoncé ce système de ports secs mis en place par le Préfet et le prélèvement des revenus des clandestins. Le MIDH avait même qualifié cela de «crime organisé autour du cacao» appelant les autorités ivoiriennes à punir les coupables. (Lire le rapport ci-dessous).Hélas, le gouvernement restera sourd devant cette interpellation et le Préfet Sory Sangaré ne sera jamais inquiété.
Vincent Bingouré (ci-haut) a aussi été condamné à 12 mois
Le verdict d’un an prononcé ce mercredi à l’encontre de Kiébré Seydou, prouve tout simplement que toutes les accusations portées contre lui n’étaient pas fondées. En fait, la justice n’a pas suivi ses détracteurs qui lui prédisaient une lourde peine avant même le jugement. Elle n’a retenu que deux chefs d’accusation dont l’escroquerie et rejetée les 7 autres chefs d’accusation.; l’instruction ayant été très orientée et très sélective à l’encontre du Secrétaire Général du Cromp. Mieux, le juge a estimé que les plaignants n’étaient pas aussi sans reproches. Le tribunal a donc condamné également Vincent Bingouré et Sana Mamadou à un an de prison ferme et les a aussitôt mis sous mandat de dépôt. Faut-il rappeler que ces deux derniers étaient les protégés du Préfet et le représentaient aux ports secs crées dans la parc pour pomper les revenus des clandestins.
Nous ignorons encore si l’avocat de Kébré Seydou fera appelle de cette décision de justice. Mais d’ores et déjà, la condamnation de Vincent Bingouré et de Sana Mamadou sonne comme une justice.
Quant au Préfet de Duékoué, l’association des Sans Voix qui avait organisé un sit-in début juillet dernier devant le Consulat du Burkina Faso à Abidjan pour exiger le jugement de Kiébré Seydou, entend demander des poursuites contre l’autorité sur la base du rapport d’enquête du Mouvement Ivoirien des Droits de l’homme et d’un reportage de TV5 Monde sur le racket des clandestins. Affaire à suivre !
Dalima Dahoué