Informateur.info- Kima Emile a animé une conférence de presse samedi 06 juin au Palm Club de Cocody (Abidjan). Il a passé au peigne fin toute l’actualité de la situation politique au pays des hommes intègres. De son incarcération à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), à la non-participation de la diaspora burkinabé aux élections générales prochaines en passant par le coût des cartes consulaires jugé exhaustif et la gestion des affaires de l’Etat par la transition, l’ambassadeur désigné par l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo n’a pas fait dans la langue de bois.
De retour du Burkina où il y a été prendre part aux obsèques de son géniteur, Kima Emile a animé une conférence qui aura réuni plusieurs ressortissants du pays des hommes intègres. En exode, le défenseur des droits des burkinabé a tenu à apporter des précisions sur son séjour de 14 mois à la Maca et de sa mise en liberté provisoire. Selon lui, l’on lui reprocherait d’être auteur de détournement portant sur « tantôt une somme de 300 millions de FCFA, tantôt 1 milliard ». A l’en croire, depuis l’éclatement de l’affaire, « il n’y a jamais eu de confrontation. J’ai fait une demande de mise en liberté provisoire ». Toutefois, il a indiqué que son incarcération ne saurait altérer ses activités. « Je n’ai rien à me reprocher » renchérit Kima Emile.
Abordant la question de l’actualité au Burkina Faso, celui qui se veut un réceptacle des causes perdues a fait savoir qu’au cours de son séjour au Burkina, il a rencontré certains responsables de la transition, avec qui il a eu des échanges. Il s’agit donc selon lui du ministre de l’administration térritoriale et de la sécurité ainsi que le premier ministre, M Zida. Leurs échanges ont essentiellement porté sur le vote de la diaspora burkinabé et la carte consulaire. « Ça fait 25 ans que nous ne votons pas…On nous dit qu’on ne peut pas voter aujourd’hui, c’est normal. Techniquement, ce n’est pas possible ; financièrement aussi ce n’est pas possible. Malgré le fait que ceux qui assurent la transition aient la volonté. Je crois qu’on doit soutenir la transition pour des élections apaisées et transparentes » a-t-il exhorté. Rassurant que la diaspora burkinabé pourra voter en 2020. Et sur ce sujet-là, Kima Emile a souhaité que le président de la République ne soit pas désigné sur des bases «ethniques». « Si le candidat est burkinabé et qu’il peut faire notre affaire, on le vote. Je ne veux pas avoir une armée pro Blaise, ou pro Kaboré. J’ai dit à l’armée de rester républicaine», dira-t-il, appelant ses compatriotes en Côte d’Ivoire à la solidarité. «Je ne suis pas d’accord avec la carte consulaire. On ne peut pas payer une carte consulaire à 7.000 FCFA. A Ouaga, c’est 500 FCFA. A Accra, au Mali, au Gabon on ne paie pas ça. Et quand tu n’as pas ça aussi, tu ne peux pas faire de retrait bancaire. J’interpelle le président Kaffando pour cela. Je vais me battre pour ça », a-t-il promis.
Relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina effritées
Depuis l’arrivée des nouveaux hommes forts à la tête de l’Etat du Burkina Faso, les relations entre les deux pays se sont considérablement dégradées. Des piques envoyées aux autorités ivoiriennes par le chef de la transition au Burkina, Kafando. Toute chose qui effrite de plus en plus ces relations. Abordant ce chapitre, Emile Kima s’est voulu clair et invite les nouvelles autorités de son pays à effectuer une visite en Côte d’Ivoire. «Les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina sont froides. Depuis que la transition est là, il n’y a pas un seul ministre qui est venu ici en Côte d’Ivoire. S’ils ne peuvent pas le faire, nous allons le faire nous-mêmes pour qu’il qu’un ministre vienne effectuer une visite officielle en Côte d’Ivoire. Kafando doit venir en Côte d’Ivoire. Ses compatriotes sont ici. Qu’il vienne nous voir. Le président Kafando est un diplomate. Il doit venir en Côte d’Ivoire pour échanger avec Alassane Ouattara », a-t-il souhaité. L’ambassadeur de la paix a réitéré son soutien et celui de ses concitoyens aux deux présidents. Pour ceux qui estiment que la présence de Blaise Compaoré en terre ivoirienne est la source de la mauvaise relation entre les deux pays frères, Kima Emile a été on ne peut clair. « La présence en Côte d’Ivoire de Blaise Compaoré ne nous gêne pas. Nous vaquons à nos occupations ». Kima Emile invite la diaspora burkinabé à un grand meeting le 25 juillet prochain au parc des sports de Treichville.
Bosco de Paré