L’image est saisissante. Le moment solennel. Salogo Mamadou, président du Conseil national des Burkinabè en Côte d’Ivoire (CNBCI) et Naaba Wogbo, président de l’Union des chefs et notables burkinabè en Côte d’Ivoire (UCNBCI) côte à côte, main dans la main. Les deux leaders arborent un sourire, en saluant une foule nombreuse de compatriotes enthousiastes qui n’en croyaient pas leurs yeux. Pourtant la scène est bien loin d’être un rêve. En effet, ce vendredi 14 octobre 2016, Salogo Mamadou et Naaba Wogbo ont scellé la paix. Une paix qu’ils veulent définitive, foi des deux leaders. Et pour la circonstance, l’esplanade de la mosquée Cheick Abdoul Aziz Sarba au pied de la résidence de Salogo Mamadou à Koumassi-Fanny, lieu où s’est tenue la cérémonie, a refusé du monde. Sous les bâches dressées, se tenaient de nombreux chefs et notables burkinabè, venus de Koumassi, de Yopougon, de Marcory, de Bingerville et d’Attécoubé. Mais aussi des associations sœurs, notamment le Collectif des associations et mouvements de jeunesse burkinabè en Côte d’Ivoire (CAMJBCI), l’Association les « SANS VOIX », mais aussi une délégation de la section Côte d’Ivoire du mouvement burkinabè des droits de l’homme et du peuple. Tous ont voulu être témoins de l’unité et la cohésion retrouvée, du rapprochement entre les deux leaders qui ont choisi sur la place publique de dissiper les malentendus et les incompréhensions qui ont longtemps vicié les bonnes relations.
A la loge officielle, ont pris bonne place M. Idogo Karim qui représentait le Consul Général du Burkina Faso à Abidjan, le vénérable Cheick Abdoul Aziz Sarba, guide spirituel de la communauté burkinabé en Côte d’Ivoire, et Dramane Sawadogo, opérateur économique qui a soutenu à fond cette initiative comme il a contribué, en son temps, à l’évacuation sanitaire du président Salogo au Maroc. … Ni ce parterre de personnalité ni la foule composée majoritairement de femmes n’a voulu se faire conter l’évènement. Et pour le coup, Naaba Wogbo et Salogo Mamadou ont réussi leur pari.
Prenant le premier la parole, Naaba Wobgo s’est réjoui de l’organisation de la cérémonie et a réaffirmé sa disponibilité à travailler désormais la main dans la main avec son cadet Salogo Mamadou, heureux initiateur de la manifestation. «Je voudrais de prime abord, remercier Dieu, Le Miséricordieux, qui a permis que tu recouvres la santé. Je prends tout le monde à témoin sur mon engagement à travailler de concert avec toi pour la défense des intérêts de notre communauté. Nos parents n’ont pas besoin de nos palabres. Nous devons donc désormais marcher d’un même pas et regarder dans la même direction. Je dis aussi merci aux chefs et notables qui ont effectué le déplacement », a-t-il déclaré sous les vivats de l’assemblée. Intervenant à son tour, Salogo Mamadou a traduit sa satisfaction de voir son aîné dans de si bonnes dispositions ; puis il lui a demandé pardon pour les offenses qu’il a bien pu lui faire. «Je remercie tous ceux qui sont venus à cette manifestation. Ils traduisent ainsi leur volonté d’union et de cohésion. Merci Naaba Wobgo d’avoir compris que notre intérêt réside dans la réconciliation de tous les Burkinabé qui résident en Côte d’Ivoire », s’est-il félicité.
Côté musical, une fourchette d’artistes et une fanfare ont égayé les convives du président Salogo Mamadou.
Jean François Fall