Informateur.info-L’arrestation de l’opérateur économique burkinabé Kiébré Seydou et sa détention prolongée et sans jugement à la prison civile de Man suscitent l’émoi au sein des structures associatives burkinabé en Côte d’Ivoire. Après le Conseil national des Burkinabè de Côte d’Ivoire (CNB-CI), l’Association des ivoiriens d’origine burkinabé (AIO) et le Collectif des associations et mouvements de jeunesse burkinabé en Côte d’Ivoire (CAMJB-CI), c’est l’Association des Sans Voix qui se signale dans la défense du droit du prisonnier.
Dans un courrier adressé au Consul Général d’Abidjan, M. Daouda Diallo, l’Association des Sans Voix annonce la tenue d’un sit-in pacifique le mercredi 29 juillet devant les locaux du Consulat Général d’Abidjan pour exiger l’implication des autorités consulaires et diplomatiques en vue de la libération de Kiébré Seydou. Pour les initiateurs de ce sit-in, il est inadmissible qu’un citoyen burkinabé soit retenu dans les liens de la prévention pour avoir dénoncé le racket exercé par les autorités locales de Duékoué sur les 30.000 burkinabé qui occupent le Mont Péko et que les autorités burkinabé ne réagissent pas. «Nous exigeons qu’il soit jugé ou purement et simplement relaxé parce que sans son action la situation des clandestins ne serait pas aujourd’hui en bonne voie de résolution », a indiqué le président de l’Association des Sans Voix, M. Daouda Kaboré, qui appelle à une mobilisation massive des Burkinabè pour exiger que justice soit dite dans cette affaire.
Faut-il le rappeler, Kiébré Seydou, Secrétaire Général du Conseil représentatif des occupants du Mont Péko a été arrêté le 4 mars 2015 alors qu’il dénonçait un prélèvement de 100 FCFA sur le kg de cacao des planteurs instauré par le Préfet de Duékoué à travers huit porcs secs. Des faits confirmés en février 2015 par un reportage de TV5Monde (disponible sur internet) et un rapport d’enquête du Mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH) publié le 13 mai 2015 (A lire ci-dessous). En dépit de ces dénonciations le Préfet Sangaré Sory n’a jamais été inquiété dans cette affaire que le MIDH a même qualifiée de « crime organisé » par les autorités locales autour du cacao du Mont Péko. Des faits sur lesquels le gouvernement ivoirien ne s’est jamais aussi prononcé jusque-là. Donnant ainsi le sentiment que des «intouchables» soient impliqués dans la soupe de ce crime.
Dalima Dahoué, Informateur.info
Lire aussi: Mont Péko: Le MIDH dénonce un crime organisé sur le cacao (Communiqué)
– Visionner aussi: Le Reportage de TV5Monde sur ce crime organisé