Informateur.info- La rencontre entre le ministre burkinabè des affaires étrangères et de la coopération avec la diaspora aurait dû avoir lieu, il y a plus d’un mois lors de la visite du Président de l’Assemblée nationale burkinabè à Abidjan le 30 mai dernier. Mais le 1er responsable en charge de la diplomatie du pays des hommes intègres avait souhaité consacrer début juillet pour cette rencontre en raison de l’importance des sujets à débattre. Et pour importants que paraissent ces sujets, le ministre n’avait pas tort. Car, ce mercredi 12 juillet, Alpha Barry aura tout le loisir d’écouter, de lister mais surtout de répondre aux préoccupations de ses compatriotes. Au menu donc des échanges, il faudra bien noter la mauvaise qualité de la fameuse carte consulaire non résolue jusqu’à ce jour malgré les mouvements de protestation et de paralysie initiés courant le mois d’avril par le Collectif des Associations et mouvement de jeunesses burkinabè (CAMJBCI). Le coût élevé des actes administratifs au Consulat Général du Burkina à Abidjan ne sera pas non plus occulté par la communauté qui va plaider pour une réduction.
Autres sujets qui seront également abordés, c’est l’ouverture d’autres consulats généraux ou honoraires afin de rapprocher l’administration de la communauté. Cette perspective permettra alors d’envisager positivement le vote des Burkinabè de l’étranger en 2020 étant donné que, selon l’actuel code électoral, le vote des Burkinabè de l’étranger, ne peut se faire uniquement que dans les Consulats Généraux et les Ambassades. Or en l’espèce en Côte d’Ivoire, il y a que deux Consulats Généraux (Abidjan et Bouaké) et un Consulat honoraire à Soubré. A cette rencontre avec le ministre Alpha Barry, les délégués au Conseil supérieur des Burkinabè de l’Etranger (CSBE) voudront savoir pourquoi l’élection devant permettre le renouvellement de leur mandat tarde à être organisée. Alpha Barry va devoir également expliquer à la jeunesse burkinabè et aux femmes qu’est-ce qui est prévu depuis le Burkina pour eux en termes d’appui à leurs initiatives ou de projet d’insertion pour eux. Du ministre Barry, le personnel local du Consulat voudra aussi comprendre pourquoi ils n’ont pas droit à une assurance-maladie alors que la loi le prévoit. Nul doute qu’à cette rencontre le sort des 20.000 clandestins burkinabè du Mont Péko en instance de déguerpissement en fin de ce mois de juillet sera évoqué. Le Burkina est-il prêt à les accueillir ? Quelles dispositions le gouvernement Thieba a-t-il pris dans ce sens ? Quand on a assisté à l’abandon de seulement quelques centaines de burkinabè déguerpis, il y a trois ans, à Gobelet dans la commune de Cocody, on imagine le drame que représenterait le déguerpissement des 20.000 clandestins du Mont Péko sans point de chute. Or gouverner, c’est bien prévoir dit-on. Alors, qu’est-ce que le ministre Alpha Barry peut en dire !
Jean François Fall
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