Informateur.info- Initialement annoncé à Abidjan ce dimanche 05 juillet, le Premier Ministre Burkinabé, Yacouba Isaac Zida sera finalement dans la capitale économique ivoirienne ce lundi 06 juillet pour un séjour de 24 heures. La venue de Yacouba Issac Zida s’inscrit, il faut le préciser, dans le cadre d’une rencontre préparatoire du 5é sommet du Traité d’Amitié et de Coopération Ivoiro-burkinabé. Le dernier sommet en date co-présidé par les président Alassane Ouattara et Blaise Compaoré ayant eu lieu les 30 et 31 juillet 2014. Ce 5é sommet prévu en fin de ce mois de juillet à Yamoussoukro, se fera sans Blaise Compaoré, tout comme en novembre 2011 où il s’est tenu à Ouagadougou sans Gbagbo Laurent.
Faut-il le rappeler, le TAC dont les bases ont été jetées en 1988 entre les deux pays a véritablement pris forme sous l’impulsion du président Laurent Gbagbo en 2007. Après avoir donc survécu à Laurent Gbagbo en 2011, ce Traité se bonifie en 2015, sans Blaise Compaoré. Comme quoi les hommes (même forts) passent mais les Etats demeurent.
Le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida qui arrive ce lundi, passera en revue avec son homologue ivoirien Daniel Kablan Duncan les 28 accords et protocoles d’accords signés le 31 juillet 2014. Et dont les points saillants étaient entre-autres la décision d’augmentation de l’approvisionnement du Burkina par la Côte d’Ivoire de 70 à 80 MW en énergie électrique, la lutte contre la traite transfrontalière des enfants entre les deux Etats mais surtout la question du Mont Péko qui grâce à l’action du Conseil Représentatif des occupants du Mont Péko (CROMP) a permis de surseoir au déguerpissement des clandestins pour des raisons humanitaires.
Le Mont Péko en point d’orgue
Sur ce dernier sujet beaucoup d’eau et d’encre ont coulé ces huit derniers mois. Où le Préfet de Duékoué est accusé d’avoir monté un groupe de clandestins contre le Secrétaire Général du CROMP, l’accusant d’extorsion de fonds. Ce dernier, Kiébré Seydou qui dénonçait dans les médias un «vol des revenus des clandestins du parc» portant sur des centaines de millions par le Préfet qu’il citait nommément a été arrêté en début mars et détenu à la prison civile de Man depuis 5 mois sans jugement. Une détention que le Mouvement Ivoirien des Droits de l’Homme (MIDH) a qualifiée après une enquête-terrain «d’arbitraire» dans un communiqué publié le 13 mai 2015. L’organisation des droits de l’homme a aussi dénoncé «un crime organisé sur la vente du cacao des clandestins » par les autorités locales. Ce qui lui a valu une semaine plus tard le cambriolage de son siège et le vol d’un ordinateur et des documents. Mais jusqu’ici les plus hautes autorités ivoiriennes se sont gardées de réagir à ces dénonciations.
L’occasion est donc belle pour le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida de s’enquérir de la situation du Mont Péko et de son compatriote que l’on détient arbitrairement dans les geôles. Ce d’autant plus que le communiqué final du dernier sommet de Ouaga avait recommandé la mise en place d’une commission mixte qui n’a jamais vu le jour. En lieu et place, ce sont des clandestins burkinabè (au moins 3) qui ont été jetés en prison parce qu’ils dénonçaient l’impôt que levait le Préfet de région Sory Sangaré sur la vente de cacao à travers les huit ports secs qu’il a crées en novembre 2014.
Faut-il le préciser, en marge de sa visite de travail qui se déroulera à l’hôtel ivoire intercontinental d’Abidjan, Yacouba Isaac Zida rencontrera la communauté burkinabé vivant en Côte d’Ivoire. Il est accompagné dans cette visite par plusieurs ministres du gouvernement de transition.
Jean François Fall, Informateur.info