Des militaires du RSP, la garde présidentielle burkinabè, ont fait irruption lors du conseil des ministres qui se tenait ce mercredi au palais présidentiel, à Ouagadougou. Le président de transition, Michel Kafando, et le Premier ministre Isaac Zida, sont retenus de force par ces militaires, qui se sont retranchés dans le palais présidentiel. Le Balai citoyen apelle la population à descendre dans la rue pour « défendre Kosyam ».
• Le Chef de l’Etat Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida sont retenus de force par des militaires du RSP, la garde présidentielle burkinabè.
• Les motivations des militaires sont encore inconnues.
• Le Balai citoyen appelle à la mobilisation dans la rue.
■ Situation confuse au palais présidentiel
La situation est encore confuse, au palais de Kosyam, le siège de la présidence à Ouagadougou. Des militaires ont investi les lieux ce mercredi en fin d’après-midi. Il s’agit de membres du RSP, la garde présidentielle burkinabè, qui ont fait irruption en plein conseil des ministres. Ils auraient désarmé les soldats en faction sur les lieux, confisqué les téléphones des ministres et fermé le portail du palais. Pour l’instant, impossible de savoir ce qu’il se passe à l’intérieur. Le président de transition, Michel Kafando, et son Premier ministre Isaac Zida, ainsi que plusieurs membres du gouvernement, sont aux mains de ces soldats de la garde présidentielle. Aucune revendication n’a pour l’instant été émise par ce groupe de militaires. On ignore les motivations de ces soldats.
■ Le Balai citoyen appelle à la mobilisation
Le Balai citoyen, fer de lance du mouvement qui a conduit à la chute de Blaise Compaoré, à appelé sur les réseaux sociaux à la « mobilisation générale à la place de la Révolution pour sauver Kosyam, pris en otage par le RSP et dire non au coup d’Etat en cours ».
■ Le RSP, au centre de la tension politique
Les relations sont difficiles entre le Premier ministre Isaac Zida, pourtant issu de l’armée, et les hommes du Régiment de la sécurité présidentielle. Plusieurs crises – en décembre, en février et en juin – ont opposé Zida à ses anciens camarades. Et cette intervention des militaires intervient alors que, ce lundi, la commission de réconciliation et de réformes mise en place durant la transition a rendu son rapport, qui préconise notamment la dissolution du RSP. Y-a-t-il un lien direct entre ces évènements ? Pour l’instant, il est encore difficile de le dire puisque l’on ne connaît pas les motivations des soldats qui ont investi le palais de la présidence.
Cette intervention des militaires du RSP intervient également à quelques semaines seulement de l’élection présidentielle et des législatives, prévues le 11 octobre prochain dans le cadre du processus de transition, entamé après la chute de Blaise Compaoré, le 31 octobre 2014, après 27 années à la tête du pays.«Le RSP est une plaie dans la démocratie. Nous en demandons la dissolution », dénonce Guy-Hervé Kam, porte parole du Balai citoyen, contacté par RFI. Il estime également que c’est sans doute la teneur du rapport de la Commission qui a mis le feu aux poudres. « Ce que la commission demande c’est que le RSP, en tant que régiment militaire, ne s’occupe plus de la sécurité du président au Burkina Faso. Dans toutes les bonnes Républiques, c’est comme ça. (…) Les militaires ont pris goût à ça », déplore-t-il. Pour Guy-Hervé Kam, « le RSP doit redevenir un régiment républicain, une unité d’élite. Et l’armée en a besoin ».
RFI